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nifestent d’abord à lui par la sensibilité, l’activité et
la conscience ? N'est-ce pas l’ordre admirable de l’u-
nivers qui lui révèle l'intelligence et la puissance
infinies ? Deux routes le mênent à Dieu ; d’abord, cet
ordre même, où tout est prévu , et que n’ont pu pré-
voir les êtres qui lui doivent leur propre conservation;
la nécessité d’une cause à tout ce qui existe , et d’une
cause intelligente à l'existence d’un monde où l’intel-
ligence est partout manifeste. Mais cette route ne
pouvaitconduire l’homme qu'à une connaissance bien
imparfaite des attributs de son Créateur, des devoirs
qu'il exigeait de lui, et de la fin pour laquelle il l’a-
vait créé. Il a donc fallu que Dieu suppléät à la fai- .
blesse de l'esprit humain, en lui ouvrant, par la
révélation , une seconde route qui le conduisit à lui.
De là, deux objets d’étude tout-à-fait indépendans ‘
l’un de l’autre et qu’il me paraît impossible de rap-
procher dans l’ordre naturel des sciences. La théo-
logie naturelle et la théodicée font évidemment par-
tie des sciences philosophiques proprement dites. Que
serait un cours ou un traité de philosophie où il ne
serait pas question de Dieu? C’est ; d'ailleurs, à ces
sciences que les recherches relatives à ce grand objet
ont été rapportées. La révélation , au contraire, {
comme l'étude de toutes les religions qui l’ont mé-
connue, n'appartient-elle pas aux sciences histori-
ques ? Toutes les preuves, sur lesquelles elle s’ap-
pie, ue sont-elles pas du domaine de l'histoire? Ne
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