Full text: Essai sur la philosophie des sciences, ou exposition analytique d'une classification naturelle de toutes les connaissances humaines (2. partie)

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va jusqu’à la mort de l’objet aimé. Qui le croi- 
rait? ou plutôt, en y réfléchissant, pourquoi 
u’en serait-il pas ainsi ? Ce savant que nous 
avons vu chargé de pensées et de rides, et 
qui semblait n’avoir dû vivre que dans le 
monde des nombres, il a été un énergique 
adolescent; la jeunesse aussi l’a touché, en 
passant, de son auréole; il a aimé, il a pu 
plaire; et tout cela, avec les ans, s'était recou- 
vert , s'était oublié. Il serait peut-être étonné 
comme nous, s’il avait rétrouvé, en cherchant 
quelque mémoire de géométrie , ce journai de 
son cœur, ce cahier d’Amorum enseveli. 
Pourtant il fallait penserà l’avenir. Le jeune 
Ampère était sans fortune , et le mariage allait 
lui imposer des charges. On décida qu’il irait à 
Lyon ; on agita même un moment s’il n’entre- 
rait pas dans le cornmerce ; mais la science l’em- 
porta. Il donna des leçons particulières de ma- 
thématiques. Logé grande rue Mercière, chez 
MM. Perisse , libraires , cousins de sa fiancée, 
sol temps se partageait entre ses études et ses 
courses à Saint-Germain, où il s'échappait fré- 
quemment. Cependant , par le fait de ses nou- 
velles occupations , le cours naturel des idées 
mathématiques reprenait le dessus daus son
	        
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