Full text: Essai sur la philosophie des sciences, ou exposition analytique d'une classification naturelle de toutes les connaissances humaines (2. partie)

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puissant, et se croit-elle sûre de son objet et 
apaisée , que voilà l’autre’ qui se relève et qui 
demande pâture à son tour. Et si l’on n’y prend 
garde, c'est celle qui se croyait sûre qui va être 
ébranlée ou dévorée. 
M. Ampère l’éprouva : en moins de deux ou 
trois années, il se trouva lancé bien loin de 
l’ordre d’idées où il croyait s'être réfugié pour 
toujours. L’idéologie alors était au plus haut 
point de faveur et d’éclat dans le monde sa- 
vaut : la persécution même l’avait rehaussée. 
La société d’Auteuil florissait encore. L'Institut 
ou , après lui, les Académies étrangères propo- 
saent de graves sujets d’analyse intellectuelle 
aux élèves, aux émules , s’il s’en trouvait, des 
Cabanis et des Tracy. M. Ampère put aisément 
être présenté aux principaux de ce monde phi- 
losophique par son compatriote et ami, M. De- 
gérando. Mais celui qui eut dès lors le plus de 
rapports avec lui et le plus d’action sur sa pen- 
sée, fut M. Maine de Biran, lequel, déjà connu 
par son mémoire de /’Habitude, travaillait à se 
détacher avec originalité du point de vue de ses 
premiers maîtres. 
M. Ampère ne retourna pas à Lyon ; il resta 
à Paris, plus actif d’idées et de sentimens que
	        
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