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LE BOMBARDIER FRANÇOIS.
‘OUS COMMANDANTS de l’'Artillevie- de l'Ecole
de la Fére, certifions avoir examiné les Tables que M.
Belidor a calculées pour jetter des Bombes à telle diflance que
l'on voudroit ; c& pour juger de l'application qu'on en pouvoit
faire à la pratique , mous lui avons demandé de faire des épreu-
Des en notre préfence avec differens Mortiers, &» c'eft ce qu'il à
fait de concert avec les Officiers de l'Ecole qui étoient bien aifes de
s’inffruire de l'ufage de ces Tables , la'plufpart ayant même aidé à
les calculer. On a donc propofé de tiver des bombes à 50, 112,
150, 200, 250 © À 300 toifes de diflance, ce qu'ils ont fait
avec autant de jufleffe qu'on pouvoit le foubaiter : d'où nous avons
inferé que lefdites Tables fourniffoient um moyen le plus jufle &- le
plus aifé qui ait êté en ufage jujqu'ici pour jetter des Bombes avec
précifion. Nous pouvons même. ajouter que M. de Valliere s'étant
trouvé plufieurs fois au Polygone à l'Ecole du Canon lorfque les
Mortiers étoient pointez felon les Tables fufdites pour aller au but,
a marqué beaucoup de fatisfattion de voir que les bombes y alloient
tomber avec beaucoup de juflefle, & qu'il a fort loué, auf bien
que nous , de zele que M. Belidor fait paroître pour tout ce qui
pouvoit contribuèr au bien du fervice du Roi. En effet on doit lai
favoir beaucoup degré de la peime qu'il s'eff donnée pour calculer
une Table-d'une auf grande étenduë : le jet des Bombes avoit be-
foin d'un pareil fecours , avec lequel il y à toute apparence qu'on
réuffira mieux que par le paffé , quand on s’appliquera à prévenir
les accidents infeparables de la pratique; & c'ef} ce qu'on efl à
même de faire dans les Ecoles , pour qu'à l'avenir on puifle à la
guerre , en fe fervant comme il faut de ces Tables , répondre aux
intentions que la Cour a euës en les faifant. imprimer. Fait à la
Fere le vingt-feptiéme May mil fept cens trente-un. Signé le Che-
valier Dabouville, Sabrevois , Duheron,
RE-