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LE BOMBARDIER FRANÇOIS. 281
gui arrivent dans la nature , ne font caufées que par-là. Ces petites
Îles, par exemple, qui ont paru tout à coup dans l’Archipel proche
celle de Santorin, ne font forties du fein de la terre pour s’élever au-
deflus de la furface des eaux, dans un endroit où la mer a plus de.
foixante brafles de profondeur, que parce que les feux fouterrains ont
rarefié l’air contenu dans les cavernes où il étoit renfermé ; & ces efpe-
ces de mines , qui font bien au-deflus de celles que l’on fait jouer avec
le fecours de la poudre ,ont dû agir avec un effort bien puiflant, pour
élever des mafles aufli extraordinaires , puifqu’indépendamment de
l’immentité de leur poids, elles avoient encore à furmonter celui de
l’eau & de l’athmofphere : les tremblemens de terre, & les grands
bruits qui les accompagnent, ne font que les effets de la rarefattion.
L’on dira peut-être que l’air ne fait toutes ces chofes, qu’autant qu’it
eft mis en action par le falpêtre & le foufre qui fe trouvent dans les
entrailles de la terre , parce que ces maticres ont une certaine vertu
fans laquelle la rarefaCtion de l’air ne fuffiroit pas, & qu’ainfi la pou-
dre eft toujours.la caufe unique des effets que nous voulons attribuer
à l’air feul : mais quoique ces matieres n’ayent peut-être pas tant de
vertu qu’on fe l’imagine, il n’eft pas dit qu’on ne puiffe faire les mê-
mes eftets par la feule rarefattion , indépendamment de ce qui entre
dans la compofition de la poudre: L’experience montre que la chaleur
de l’eau bouillante, augmente d'un tiers la force du reflort de l’air ; fi
l'on mettoit donc dans de l’eau bouillante un corps creux rempli d’air
bien, renfermé lorfque cet air fera rarefié à un certain point, la force
de fon reflort fera rompre ce corps, fi la réfiftance de fes parties eft
au deffous de la force que l’air qu’il contient aura acquis, comme je
l’ai éprouvé en mettant des bouteilles de gros verre bien bouchées,
dans de l’eau bouillante, qui éclatoient par morceaux un inftant après,
quoiqu’il n’y eût rien dedans que l’air. ‘Mais la chaleur de l’eau bouil-
lante eft peu de chofe en comparaifon de celle d’un grand feu , aufli
arrive-t-il que fi l'on y met un globe creux, de cuivre ou de fer, bien
bouché , dans lequel on aura renfermé un peu de liqueur fubtile
pour accelerer la rarefaction de l’air, il éclate par morceaux avec une
grande détonnation comme une petite bombe. Mais je crois avoir
aflez parlé de l’air pour faire entendre ce que j'ai à dire fur la poudre,
ainfi venons à l’examen des trois matieres qui la compofent. …
Les Chymiftes conviennent qu’il y a‘ une matiere huilçufe & in-
Hammable répandue dans tous les mixtes, qui eft ée que l’on nomme
communement foufre ; & c’eft ce qui eft en effet, puifque le bois & les
Non “autres