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Le BOMBARDIER FRANÇOIS. 289
Secondes pour le tems que l’on demande , mais qui fera fürement
moindre que ne donne cette regle; c’eft pourquoi je ne la cite point
comme devant être fuivie, mais comme pouvant fervir à tirer des con-
fequences fort utiles.
Qu'’on ne s'étonne donc plus fi deux livres de Poudre font beau-
coup plus d’effet à proportion qu’une livre , puifque lorfqu’elle fera
renfermée , fon plus grand effort doit dépendre de la plus grande quan-
tité enflammée dans le mêmetems, car plus les refforts de l’air fe dé-
banderont en grand nombre, & plus leur altion doit Être violente ;
8 comme nous venons de voir qu’il faut bien plus de tems à propor-
tion à une livre de Poudre pour s’enflammer, qu’il n’en faut pour
deux, les forces feront bien plus réunies dans deux livres que dans
une, puifque moins il faudra de tems à une certaine quantité de Pou-
dre pour faire fon effet, & moins celle qui fe fera enflammée la pre-
miere, fera affoiblie : car comme l’action de cette premiere ne fub-
fifte que dans un tems fort petit, elle pourroit être prefque amortie,
s'il y avoit un intervalle fenfible entre fon inflammation & celle qui
s’allume fur la fin,
Cependant 1l eft à remarquer que prenant le nombre 1. 2. 3. 4. 5.
6. 7. 8. 9. 10. pour exprimer les tems dans la fuite defquels la Pou-
dre s’enflamme , s’il s’en étoit allumé , par exemple , une livre dans
le premier inftant, & que fon action fût prefque amortie dans le 10-.
inftant , comme 1l s’en {era enflammé beaucoup plus de 271. livres
dans le dixieme inftant, la force acquife dans ce moment-là , n’eft
pas à comparer à celle du premier inftant qui fe feroit affoiblie confi-
derablement ; d’où il s’enfuit que plus il y a de poudre à cnflammer,
& plus les forces acquifes font grandes, à proportion de celles qui
[e perdent pour avoir été produites les premieres. ll ne faut pourtant
pas penfer que la poudre qui s’eft enflammée la premiere ne contribue
pas à l’effet total, puifque quand elle feroit entierement éteinte, clle
n’en auroit pas moins rarefié l’air avec lequel elle eft renfermée, qui
ne fait qu’acquerir de nouvelles forces depuis le commencement juf-
qu’à la fin de l’inflammation : & l’on voit même que les forces acqui-
les dans chaque inftant, ou fi l’on veut le degré de rarcfattion, font
plus que dans la raifon des cubes des tems qui font écoulez : mais
ceci ne doit s'entendre , comme nous l’avons dit au commencement,
qu’autant que la capacité de la chambre où la poudre eft renfermée,
n'augmente point; car dès que l’air peut fe dilater, cette dilatation et
autant de diminué fur la force de fon reflort , qui agiroit avec toute
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