344 LE BOMBARDIER FRANÇOIS.
aura laifiée à un de fes bouts, moindre que la pointe de cette fufée,
crainte qu’elle n’endommage la compofition : fi l’on frappe quelques
coups für le manche de cette baguette, elle fera paffer la fufée du pre-
mier moule dans le fecond , la faifant fortir dans le fens contraire à
celui qu’elle eft entrée : on continuera à frapper jufqu’à ce qu’on puiffe
tirer cette fufée avec la main... … [
Quand on a roulé une quantité de gobelets de deux doubles de car-
ton, on les laiffera à demi fecher, puis on les étranglera fur leur moule,
& après les avoir collez en dedans à l’endroit de l’étranglement : on
les lie bien fortement au bout des fufées avec de la ficelle 5 on coupe
enfuite l’excédent du carton fous la ligature pour rendre le poids plus
leger. La figure 6. fait voir un gobelet prêt à être attaché, & la 1 1.eun
autre qui tient à la fufée. Quand les gobeiets feront bien fechez , on
les remplira de la maniere fuivante.
On mettra au fond une pincée de poudre grainée , laquelle pofera
fur la compofition de la fufée; fur cette poudre en graine , on mettra
un morceaù de coton en feuille, préparé comme je l’ai dit ci-devant,
de même diametre que le dedans du gobelet: fur ce coton on jettera
une pincée de poudre en pouffliere ; après quoi on remplira le gobelet
avec des morceaux amorcez de groffés & de petites lances à feu , on
en chargera avec de petits ferpenteaux, avec des fauciflons ; mais les
plus belles fufées, feront celles dont les têtes feront remplies de balles
à feu : quand on en fait une quantité, on charge des gobclets de tou-
tes ces differentes pieces pour diverfifier le feu. {
Pour tenir arrefté ce que l’on met dans ces gobelets, on colle def-
fus un papier rond, qu’on taille tout autour avec des cifeaux pour en
faire mieux joindre le contour au gobelet, comme la figure 9. le re-
prefente. | |
Afin que la fufée à gobelet puiffe mieux fendre en l’air en montant,
& trouve moins de réfiftance , on colle deffus ce premier papier un
chapiteau, ainfi qu’il paroît en la figure 14° de cette planche.
Les fufées courroient comme des ferpenteaux quand on y mettroit
le feu , fi on n’avoit trouvé le moyen de les diriger dans leur courfe par
des baguettes aufquelles on les attache. Nous avons donné la propor-
tion de ces baguettes, par rapport à chacune des trois efpeces de fu-
fées dont nous avons enfeigné la conftruétion; & il faut obferver qu’on
les attache au gros bout de ces baguettes ; que. l’on applattit pour fe
mieux joindre à la fuiée même : celles de fapin n'ont pas befoin de
cette précaution , étant plattes de quatre côtez.
La