348 LE BOMBARDIER FRANÇOIS:
la feconde avec fa meche de fil de coton dans le papier qu’on a roulé
autour , jufqu’à ce que cette meche touche la compofition de maftif
de la premiere fufée; alors on replie doucement la feconde contre le
bois où eft attachée la premiére, obfervant de ne pas caffer le papier,
à quoi on parviendra aifément en lui donnant du jeu , en forte que
cette feconde fufée fera dans le fens contraire à la premiére, fervant à
la faire revenir à l’endroit d’où le courantin fera d’abord parti. La
troifiéme fufée fera mife enfuite dela feconde avec les mêmes précau-
tions , & dans le fens de la premiére, en forte qu’elle rapportera une
{econde fois le courantin au feu d’artifice; c’eft à cette feconde arrivée
du courantin à la machine, qu’on met le feu par tout où il doit être.
Ce courantin ne peut aller que jufqu’à une certaine diftance, & fila
corde l’excedoit il refteroit en chemin; un tel que nous venons de dé-
crire, tra à 250 OÙ 300 toiles de diftance ; & fi on le compofe avec de
groffes fufées, il ira jufqu’à 3 50 toifes, fi elles font faites à propos.
Quand on éleve des theatres en architetture, & qu’on fait de belles
machines pour faire paroitre un feu d’artifice , on enferme ces couran-
tins dans quelque figure d’oifeau de carton que l’on peint proprement,
Planche VI1.OU bien dans un dragon aîlé, tel que le reprefente la figure 9. de la
planche vre
- æ - K . ‘
Après avoir décrit le plus fuccinétement que j'ai pû, ce qui concerne
trois efpeces de fufées volantes qui reufliflent fort bien, 11 nerefte plus
qu’à enfeigner comment on s’en fert pour faire des gerbes de feu. —
Maniere de faire les Gerbes de feu. ä,
On appelle Gerbes de feu, une quantité de fufées volantes qu’on fait
partir enfemble; & pour qu’elles faffent un bel effet, les moindres doi-
vent être compofées de trente fufées; on en fait même où l’on en met
Jufqu’àcent. -
Quand on aura déterminé la quantité de fufées qu’on veut mettre
dans une gerbe, ce qui eft arbitraire; on fait faire une caiffe de plan-
ches de fapin toutes brutes, affez hautes & aflez larges, pour qu’étant
plantées en terre perpendiculairement à Phorifon , elles les puiflent
toutes contenir à l’aife, pofées fur un même plan qui coupera cette
caifle horifontalement. .
Cette caifle doit être de trois pieds'plus longue que les fufées, toutes
attachées à leurs baguettes ; on enterre ces caiiles d’environ deux pieds
de profondeur ; & on les affermit bien pour que rien ne les puiffe
ébran-