LE BOMBARDIER FRANÇOts. 3 49
ébranler aifément : on laiffe une ou deux planches de celles qui les
compofent plus courtes que les autres , afin que quand la caifle fera
plantée , il puiffe ï avoir de l’air confiderablement par le bas , fans
quoi le foufle des fufées feroit d’abord crever la caifle, & la gerbe ne
reuffiroit pas. |
Avant de planter cette caife on met deux liteaux à deux de fes
côtez , pofez à une diftance du bout fuperieur, telle qu’il ÿ ait quelques
pouces de plus que les fufées quand elles feront placées , c’eit-à-dire
qu’il faut qu’elles foient abfolument enfermées.
À trois pieds de diftance de ces liteaux , on fera des trous également
éloignez les uns des autres tout autour de la caiffe, pour faire une ef-
pece de treillis avec du fil de fer qu’on fera pafler par chacun de ces
trous; chaque côté des quarrez deces treillis ayant deux ou trois pou-
ces de longueur.
On dreflera la caiffe ainfi préparée dans l’endroit où l’on voudra la
mettre ; & quand elle fera bien eftablie, on coupera des morceaux de
baguettes de fapin de la longueur qu’il faudra pour qu’ils pofent fer-
mement fur les liteaux, & on en placera autant qu’il en faudra pour
contenir la quantité de fufées qu’on veut mettre dans la caifle. Cela
fait , on fait courir un morceau de fil de coton le long de ces bouts
de baguettes, fur lequel on pofe les fufées, s’arreftant perpendiculaire:
ment par le moyen du treillis inferieur. Quand toutes les fufées feront
placées , on mettra fur la caifle une couverture de planches , fi c’eft
pour tirer dans un grand feu d'artifice, qui eft prefque toujours la cir-
conftance où l’on fait ces forres de gerbes, dont la dépente eft confi-
derable; on colle du papier autour de ces couvertures, crainte que les
gerbes ne partent plutôt qu’on ne voudroit. La figure 1 5. reprefente
une gerbe qu’on commence à charger.
Quand on voudra donner le feu aux fufées d’une gerbe, it ne faüt
qu’enlever la couverture, & jetter dedans un morceau de petite lance
à feu allumé, qui communiquant à ta meche de coton poudrée, en-
flammera les fufées volantes, qui venant à parcir toutes enfemble, feront
en l’air un des plus riches fpeétactes qu’il eft poffible de reprefenter par
les artifices, fur-tout fi la gerbe fe termine en étoiles compolées de pe-
tites balles à feu , ce qui fera une pluye d’or extrêmement brillante.
Voilà ce que j'ai cru devoir dire des fufées volantes , qui oñr, outre
l’agrément qu’elles procurent à la vuë, l'utilité de pouvoir fervir , en
cas de fiege, à faire connoître les intentions d’une ville affiegée, en ti-
rant de deflus une de fes plus hautes cours pendant la nuit une quantité
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