cé LE BOMBARDIER FRANÇOIS.
Pendant que l’on tirera ces fufées , les Bombardiers cefleront de
jetter des bombes, & ceux qui feront dans la grande machine décou-
vriront les communications des trompes ; & quand ils auront eftimé
qu’il y aenviron la moitié des fufées volantes que l’on veut brûler par-
tes, ils allumeront les trompes, en fe fervant de petites lances à feu
comme auparavant: il faudra faire ceci promptement, & y employer
beaucoup de monde; car dès qu’elles commenceront à jouer , il fera
impoffible de fe tenir fur la platte-forme de la machine ; c’eft alors
qu’on verra le plus magnifique {peétacle qu’on ait inventé jufqu’à pre-
fent en fait d’artifice, la vivacité & le jeu des ferpenteaux faifant un
effet merveilleux.
Les Bombardiers jetteront des bombes pendant cet intervalle, & né
difcontinueront pas jufqu’à ce que ceux qui font prépofez pour tirer
les fufées volantes, voyant le feu des trompes prêt à ceffer, recommen-
ceront à en faire partir, & continueront jufqu’à la fin.
Quand on fera la dépenfe des gerbes, on les placera fur une ligne
derriere les fufées volantes , & on les tirera après celles-ci, en com-
mençant parles plus petites; pour les faire partir, il ne faut qu’ôter
Ja couverture des caifles, &laiffer tomber dedans un morceau de lan-
ce à feu allumé, de la grandeur d’un pouce.
Voilà ce que j'ai crû devoir dire fur les feux d’artifice; j’aurois pû
m’étendre fur une infinité d’inventions que l’on a imaginées en diffe-
rents pays; mais m’étant borné à ce qui eft le plus en ufage, je me fuis
contenté de ne rien oublier d’eflfentiel; & je fuis même entré dans le
détail de chaque piece, afin que ceux qui voudront les faire, puiffent
y parvenir aifément.
HF
I N.