Full text: Cours d' architecture, ou traité de la décoration, distribution et construction des bâtiments (Tome Sixiéme)

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ques des épaiffeurs qu’il convenoit d’oppofer dans 
vous les cas à ces différens efforts pour faire équi- 
libre avec la pouffée ,. en faifant toutefois abftra- 
ftion du frottement des joints des vouffoirs (1 )» 
afin de fe mettre au-deffus de tous les cas défavo- 
rables lors du déceintrement , où toutes les parties 
d’une voûte font en mouvement , Comme nous 
l’expliquerons par la fuite, Ainfi , en ajoutant fui- 
vant l’ufage à cetre épaiffeur trouvée environ un 
fixiéme en fus, afin de rendre la. puiffance réfi- 
tante fupérieure en force à la puiffance agiflante, 
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(1 ) La raifon pour laquelle on ne doit pas avoir égard au 
frottement eft aifée à concevoir: nous l'avons déjà dit ailleurs, 
& c’eft ici le cas de le répéter. Comme il y a toujours un taife- 
ment dans une voûte , lorfqu’on la déceintre , il y a de toute 
péceffité un mouvement. À l’inftant où {fe fait ce taftement , qui 
eft toujours le moment critique pour les piédroits , les joints de 
la voûte s’entr'ouvrent , & les vouffoirs ne pofant plus que {ur 
une arrête , le frottement en cette circonftance ne fauroit évi- 
dement être compté , comme opérant de la réfiftance. Dailleurs 
pour peu que le piédroit vint à céder à l’éffort de la voûte , la 
force agiffante acquerroit alors un mouvement d'accélération , 
qui, en éloignant du centre de la voûte , le centre de gravité du 
piédroit , racourciroit conféquemment le bras de levier de la 
force refiftante , & agiroit d'autant plus efficacement pour la 
vaincre. Ainfi la puiffance agiffante ne doit pas feulement être 
multipliée par fon bras de levier,mais encore par la vitefle qu’elle 
acquiert lors du taffement ; & cette viteffe ne pouvant être ap- 
préciée que difficilement , il convient donc dans la pratique , pour 
{e mettre au-deflus de tous les cas défavorables , d’ajoûter aux 
piédroits ainfi qu’on l’obferve. 
Une autre raifon pour laquelle le frottement ne doit pas en- 
core être confidéré dans la conftruétion d’une voûte, c’eft que 
quand le taffement fe fait, de deux chofes l’une , où bien le 
mortier a déjà acquis de la confiltance, ou bien il n’en a pas en- 
core acquis, Dans le dernier cas , c’eft un corps humide & glif- 
fant , qui; en empéchant l’engrainement de la pierre, diminue le 
frottement ; & dans le premier, le mortier écrafé par le taffement 
doit être confideré comme un amas de petites boules qui ne 
mettent pas moins d'obftacles à l’engrainement , & qui font à 
peu-près l'effet d’un rouleau que l’on place fous une pierre pour 
en faciliter la slitade.
	        
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