(8).
est commerciale; elle se lie à l’intérêt qu'ont tous les ouvriers
de faire vieillir les objets de luxe, pour en renouveler plus
souvent les produits, et augmenter leur débit. {
Le ces trois causes, il nous paraît que la première, qui est
sénér ale, estla seule dont on'retrouve l’action chez les anciens.
Mais cette action, il faut le dire, n’y produisit pas les mêmes
effets. L’amour du changement esttellement inhérent à l'esprit
humain, que les arts, loin de se considérer comme capables
d'y résister, sont précisément les ministres les plus dévoués de
cette inclination naturelle. Mais il y a deux manières de flatter
ce penchant : l’une consiste à conserver dans tout objet ce qui
en est le type originaire, le principe, ou la raison nécessaire,
et à varier, sans blesserlefond,les formes accessoires, les détails,
les circonstances, de manière que l’essentiel soit invariable, et
que l’accidentel seul change, Ce fut la manière des anciens
dans tous leurs ouvrages, depuis les plus grands jusqu’aux plus
petits, depuis le temple jusqu'au vase d'argile. L'autre manière
consiste dans l’arbitraire le plus absolu, et elle s’exerce plus
encore sur le fond que sur sa forme, plus sur le principal que
sur les accessoires. C’est là le caractère du goût des modernes,
qui, possédés en tout genre d’une incroyable manie de chats
gement, n’ont cherché dans toutes les parties des ans qu’à
‘aire autrement qu’on avait fait, sans s'inquiéter des raisons
fondamentales, des principes naturels, et des lois que la con-
venance prescrit à chaque chose. { |
Cette manie de changement ne tient plus à la cause nivexs
selle de la nature de notre esprit, ni à ce besoin de variété qui
sst lui-même le principe fécond de son activité. Il en faut