TENDRARA 101
tude on y trouve des gravures rupestres. Tout est donc parfaite-
ment clair, on a bien affaire à un plateau crétacé, d’un type tout
à fait courant en Algérie et au Sahara algérien; on pourrait se
croire au Tadmaït, il n’y a pas moyen de s’y tromper, et il ne sub-
siste pas d'incertitude.
Le djebel Tendrara, fig. 24, avec ses 1657 mètres, paraît bien
être le point culminant du Dahra et par conséquent de tous les
hauts plateaux algériens, ce qui est, en somme, une dignité assez
éminente. À ce titre le Tendrara mériterait une place dans les
manuels scolaires de géographie algérienne. Sur le terrain il est
d’ailleurs imposant. On le voit de 60 kilomètres à la ronde, et même
davantage; de Berguent par exemple, qui est à plus de 100 kilo-
mètres dans le nord, sur les frontières du Tell. Il a la forme d’une
table : cette forme, très répandue dans le sud, que les indigènes
appellent gara. Tendrara, est une butte-témoin constituée par un
empilement de couches calcaires turoniennes horizontales. Comme
son relief relatif est d'environ 200 mètres, ce dont elle porte témoi-
gnage, c’est l’importance des couches disparues et par conséquent
celle de l'érosion.
Cette érosion si importante pourtant n’a guère voilé l'allure
générale de la surface structurale; on la reconnaît au premier coup
d'œil sur la carte topographique‘. La feuille calcaire dont le
Tendrara est une saillie n’est pas rigoureusement horizontale, elle
dessine, entre Tendrara et Tioudadin, un dôme allongé très régulier,
ce que les géologues appellent un brachyanticlinal, nettement
fermé à Tioudadin. C’est une ondulation, un plissement très léger,
mais il est très net, orienté sud-ouest-nord-est; cette direction se
retrouve tout naturellement dans celle du grand axe au djebel
Tendrara.
L'arc de Fortassa. — Ce plateau ondulé de Tendrara voisine
avec le dernier rameau de l’Atlas saharien et la comparaison est
intéressante.
C’est le chapelet de chicots dont on a déjà parlé au livre I,
et qui borde au nord le Tamlelt (djebel Orak, djebel Bou-Arfa,
djebel Klakh) (fig. 4 et 25).
Sa direction est remarquable : après avoir couru ouest-est en
territoire marocain, il se continue au delà de Fortassa en terri-
toire algérien jusqu’à l’Antar de Méchéria, qui peut être considéré
1. N° 18, feuille 74. Chott Tigri.