CHAPITRE TITI
LES PLAINES ORANAISES
Si nous jetons maintenant un coup d'œil sur les plaines ora-
naises, à l'extrémité opposée du. chapelet des plaines sublitto-
rales, nous y observerons un groupe de faits précis qui conduisent
à des conclusions identiques (fig. 29).
C’est là, en particulier dans la plaine de la Macta, que les mers
miocène et pliocène atteignaient leur maximum de largeur étide
profondeur. Et c’est là que les plis alpins ou post-alpins ont atteint
leur maximum de puissance.
Voici un détail qui le fait ressortir.
Cherb-er-Riah (le mont Ventoux, littéralement la lèvre du
vent), c’est le nom que porte le point culminant de l’Atlas au-
dessus de Mascara, par 910 mètres d'altitude; or Cherb-er-Riah
est constitué par du pliocène marin. Nulle part ailleurs en Algérie
on ne le trouve à de pareilles altitudes et à une telle distance de
la côte, 50 kilomètres à vol d'oiseau. Auprès d’Alger, par exemple,
où ce même pliocène marin tient une place importante, les lam-
beaux les plus éloignés, auprès de Rivet, sont à une douzaine de
kilomètres du rivage, et les plus élevés, dans le Sahel, ne dépassent
guère la cote 250. Sur la limite de la plaine oranaise et de l'Atlas,
entre Perrégaux et Saint-Denis-du-Sig, c’est-à-dire au cœur même
de la région qui nous intéresse, non seulement le pliocène ancien
marin, mais même le pliocène récent continental se présentent
redressés verticalement :. En somme, dans ce coin de l’Algérie,
depuis la fin du pliocène, une dénivellation d'un millier de mètres,
et la surrection du fond de la Méditerranée d’une coulisse de l'Atlas
sont des phénomènes parfaitement et anciennement établis du
consensus universel des géologues. Les phénomènes observés sont
les mêmes que dans la Mitidja, ils sont affectés simplement d’un
1. La carte géologique au 800 000€ serait déjà une référence suffisante, On
a beaucoup utilisé les renseignements oraux de M. Ficheur, Voir n° 47, p. 364.