16 STRUCTURE DE L'ALGÉRIE
dentale et l’orientale? Ce sont ces deux extrémités qui nous inté-
ressent. Si la faille du Touat traverse quelque part l’Atlas saharien,
c'est là.
A l'extrémité orientale, celle où est Figuig, la haute vallée
de la Zousfana est tracée à travers toute la chaîne dans une puis-
sante coupure à peu près rectiligne, très large, dirigée nord-sud.
De part et d’autre les massifs montagneux sont, d’une part
le Grouz et le Maïz, d’autre part le Beni Smir et le Soffah. Ce qui
frappe d’abord c’est qu’il y a un relai de plis. A l’ouest les deux
plis anticlinaux parallèles du Grouz et du Maïz se ferment brus-
quement à la rencontre de la haute Zousfana. A l’est le Beni Smir
qui est un synclinal suspendu, se ferme brusquement lui aussi à
la même rencontre. Pas un seul des trois plis ne passe. Ils sont
arrêtés net tous les trois, sur la même ligne, comme par un obstacle
profond et invisible. Cette tendance des plis à se fermer de part
et d’autre de l’oued se rencontre en petit au col de Tarla, une
étroite bouche rocheuse, par laquelle l’oued jaillit hors de la chaîne
dans le Sahara. Le col est un ensellement entre deux brachyan-
ticlinaux; dans les deux piliers de la gorge les plissements s’en-
roulent en sens contraires.
Des brachyanticlinaux et brachysynclinaux qui se relaient,
c’est la structure de l’Atlas Saharien d’un bout à l’autre jusqu’en
Tunisie. Il n’est donc pas surprenant de la retrouver ici. Mais
enfin il demeure entendu que la haute vallée de la Zousfana n’est
pas l’œuvre exclusive de l'érosion. Le travail de l'érosion a été
guidé par un ensellement de la chaîne, qui a du rapport avec l’oro-
génie, avec la structure profonde (voir la fig. 2).
Cette coupure de la haute Zousfana appelle d’autres obser-
vations.
De part et d’autre de la vallée, la roche change. Le Maïz et le
Grouz sont deux échantillons de la même montagne. Tous deux
sont des brachyanticlinaux de calcaire jurassique et surtout lia-
sique. Dans l’un et l’autre le pli est vivement déversé au sud,
couché même. Des calcaires jaune de miel, vivement redressés,
nus, abrupts, déchiquetés en aiguilles, particulièrement au sud,
sur la surface où le pli est couché : c’est le Maïz et c’est le Grouz.
De l’autre côté de la vallée, le Beni Smir avec son prolongement
le Soffah est un autre monde. Les altitudes seules sont comparables,
au Beni Smir comme au Maïz et au Grouz elles dépassent légère-
ment 2 000 mètres; c’est beaucoup pour l’Atlas Saharien. Pour y