LA GRANDE FAILLE TOUAT. — ROUSSILLON 19
d’ophite est important, les indigènes y ont fait une petite descen-
derie pour l’exploitation du sel.
La haute Zousfana est une rivière assez vivante, elle est pérenne
dans certains secteurs; on ne sait pas si la réapparition de l’eau
serait en relation avec des suintements de nappe souterraine.
Mais on connaît très bien les sources de Figuig; elles ont été étudiées
par M. Ficheur. Elles sont thermales, et elles jaillissent le long
d’une cassure, dont la lèvre inférieure est encroûtée de travertin
épais {.
Avec quelle abondance on en aura une idée, si on considère le
nombre d'hommes dont elles ont permis le groupement. Figuig a
10 ou 12 000 habitants. Il n’y a pas d'agglomération urbaine
comparable dans tout le Maroc oriental; Tell compris; puisque
Oudjda, la capitale administrative, a 7 000 habitants.
Quant aux autres oasis du Sahara Algérien, elles ne comptent
leurs habitants que par centaines.
Voilà bien des observations concordantes. Elles autorisent la
conclusion que la coupure de la Zousfana, à l’orient du Grouz,
a quelque rapport avecla faille du Touat, dans la prolongation de
laquelle elle se trouve.
Pourtant les phénomènes observés à l’autre bout du Grouz
sont encore plus concluants.
Le Tamlelt. — Sur ses 80 kilomètres de long, le Grouz tout entier
est parfaitement semblable à lui-même. Au centre il est bien, il
est vrai, d'épaisseur diminuée; il y a une tendance à l’ensellement.
Là se trouve dans l'épaisseur de la montagne un évidement, le
cirque de Djaïfa (fig. 4). En ce point on peut traverser le Grouz
par le moins mauvais de ses sentiers; un canyon très long, très
étroit, très obstrué de blocs, très coupe-gorge; à la rigueur une
caravane chargée pourrait s’y écouler, bête après bête, au compte-
goutte, à ses risques et périls, presque partout de plain-pied : ce
qui serait assurément impossible partout ailleurs dans la montagne.
Au delà vers le nord, dans le prolongement de cet ensellement du
Grouz, l'Atlas Saharien est largement interrompu entre le Djebel
R’als et le Maïz. Il semble donc bien qu'il y ait ici encore une ten-
dance à coupure orientée nord-sud. Pourtant la continuité du
Grouz n’est pas interrompue. C’est à son extrémité occidentale
1. N° 49 bis, p. 457.