LA GRANDE FAILLE TOUAT. — ROUSSILLON 21
brusquement, commettranchés net. La disparitionde l'Atlas Saharien
est à peu près totale sous le méridien du Tamlelt. Il n’en reste plus
au nord du Tamlelt qu’une traînée de chicots, Djebel Orak, Djebel
Haouanit, Djebel Lakhdar, Djebel Bou Arfa (fig. 4).
L'épaisseur de ce chaînon, mesuré sur la carte, n’excède pas
2 kilomètres. C’est tout ce qui subsiste d’une chaîne dont la puis-
sance atteignait une cinquantaine de kilomètres. Il n’y a plus
d’Atlas; on passe ici du Sahara aux Hauts-Plateaux directement,
sans intermédiaire.
Plus à l’est sur toute l’étendue de l’Atlas Saharien, il y a un
autre point, et un seul, où la chaîne disparaît brusquement d’une
façon tout à fait comparable; c’est, entre les Zibans et l’Aurès,
la brèche de Biskra qui fait communiquer de plain-pied le Sahara
et le Hodna.
A la seule inspection de la carte, le Tamlelt et la brèche de
Biskra apparaissent deux pendants, la reproduction en deux exem-
plaires du même phénomène, remarquable à coup sûr.
Ce phénomène, au Tamlelt, apparaît plus remarquable encore,
et, je crois, plus intelligible, si on cherche à l’éclairer par une étude
sommaire des conditions géologiques.
Il faut distinguer ici entre les bords oriental et occidental du
Tamlelt. La bordure occidentale, du côté marocain, encore que
nous en ayons déjà une représentation topographique, nous est
tout à fait inconnue au point de vue géologique. On n’en parlera
pas. Nous sommes ici à la limite extrême du pays scientifiquement
étudié. Sur la bordure orientale en revanche, et sur le Tamlelt
lui-même, nous avons déjà des documents géologiques, autorisant
des conclusions générales. Beaucoup de fossiles et d'échantillons
ont été rapportés aux laboratoires de MM. Flamand et Ficheur,
comme aussi au laboratoire de M. Barrois à Lille. Personnellement
j'ai vu et revu la région. On est certainement fixé sur les grandes
lignes. On sait en gros la composition et la structure des reliefs
importants. Une carte Flamand ‘ au millionième, publiée en 1909,
dit l'essentiel.
Ces documents géologiques et topographiques, on a cherché
à les rendre sensibles dans la figure 4.
Il s’agit de la limite entre la pénéplaine primaire, lamême qu’au
Sahara, ‘d’une part, et d’autre part les terrains secondaires, du
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