62 STRUCTURE DE L'ALGÉRIE
Haug a étudiés; et qu’il rapporte à l’albien: Ce seraient là des
raisons déjà suffisantes pour établir que le climat de l’Afrique
septentrionale à l’époque albienne était steppien. Mais il y a une
autre raison, plus directe.
Les grès rouges, de même facies que les grès albiens, sont très
répandus au Sahara et au Soudan; les grès dévoniens des plateaux
Touaregs par exemple, les grès du Sénégal dont l’âge éocène est
établi, ressemblent beaucoup aux grès albiens. Il faut en dire autant
des grès de Nubie. J’ai recueilli moi-même en Égypte et rapporté
a Alger des sphéroïdes, qui sont indiscernables des sphéroïdes
albiennes. Or voici ce que dit du grès nubien un géologue égyptien,
M. Fourtau ‘. Il constate que ces grès rouges sans fossiles ont été
attribués par les différents auteurs aux étages les plus divers,
albien; sénonien, carboniférien, etc. « Tous les auteurs ont raison
pour la localité qu'ils ont étudiée... En réalité nous devons consi-
dérer la formation gréseuse qui couvre de si vastes espaces de
terrain, depuis la Palestine jusqu’au Soudan égyptien, comme un
véritable désert fossile semblable au désert actuel. Aujourd’hui
s’il se produisait une nouvelle transgression marine, l’immense
mer de sable qui arrêta Zittel et Rohlfs donnerait sans nul doute,
naissance à une nouvelle bande de grès. »
Tout porte donc à croire que le grès albien de l’Atlas saharien
représente un erg désertique pétrifié.
L’oligocène. —- Dans l'Algérie, sur de grands espaces, on trouve
en couches épaisses des dépôts continentaux qu’on a confondus
longtemps sous le nom général d’oligocène. Ils ont été l’objet de
vives discussions entre géologues. Une école, qu’on peut appeler
parisienne, conteste l'attribution de certains dépôts à l'étage
oligocène. Ce qui a été classé sous cette rubrique serait du tor-
tonien et surtout du pontien.
D'autre part il y a tel gisement, que j’ai vu ?, récemment
décrit * avec beaucoup de détails, où l’âge pré-miocène et par
conséquent oligocène de la formation ne peut pas être sérieuse-
ment mis en doute (figure 30). Il ne s’agit pas de suivre dans le détail
une argumentation sur des points contestés : on désire ne s'appuyer
que sur le consensus des géologues. II est facile à propos d’oligo-
cène, de dégager les points sur lesquels ce consensus est réalisé,
1. N° 42.
2. N° 45, p. 246, fig. 1.
3. N° 38 passim. Voir bibliographie du sujet dans Dalloni, n° 31.