72 STRUCTURE DE L'ALGÉRIE
10 mètres. Mais on ne se sent pas moralement certain que le carto-
graphe, sur le terrain, forcé d’aboutir dans un temps limité, ait pu
établir partout sa cote avec une exactitude suffisante à 10 mètres
près. Vouloir à toute force utiliser toutes les courbes de la carte
au 50 000€ eût été peut-être faire un travail d’une fausse préci-
sion. En revanche, avec les courbes maîtresses (lorsqu'elles sont
accusées par un trait fort) : avec les cotes en chiffres, qui sont
assez nombreuses, et avec le contrôle de la carte au 200 000€,
on arrive à déterminer avec certitude où passent les courbes de
50 mètres en 50 mètres : l’équidistance de 50 mètres est d’ailleurs celle
de la carte au 200 000€; seul document que nous possédions pour une
partie de l'Algérie. C'était une raison de plus pour s’y tenir partout.
C’est donc sur ces bases qu'on a établi, avec tout le soin pos-
sible, les profils de quelques fleuves algériens. Il est évident que
ces profils ne serrent pas la vérité de très près. Beaucoup de petites
irrégularités y sont nécessairement masquées. Du moins, dans les
limites des données, on espère qu’ils sont exacts; et, ces données
ayant été les mêmes pour tous, ils sont comparables entre eux.
Pour que ces profils aient quelque précision, malgré la peti-
tesse de l'échelle et pour qu’ils soient plus aisément contrôlables,
on ÿ a joint, autant que possible, dans le dessin même, l’indica-
tion en chiffres des éléments avec lesquels ils ont été construits.
Pour chaque tronçon du profil, des chiffres, disposés dans le sens
des lignes verticales, se rapportent au nombre de kilomètres qui
correspond à une dénivellation de 50 mètres, exception faite pour-
tant des tronçons trop courts où la pente est très rapide : la place
y manquait pour inscrire des chiffres, et il était d’ailleurs moins essen-
tiel de les donner avec précision, puisque entre ces chiffres très
faibles (2 ou 3 kilomètres, par exemple) il ne peut y avoir que
des différences encore plus faibles, négligeables à l’échelle employée.
Il faut ajouter encore une observation préliminaire, Dans
le chevelu des branches supérieures il était indispensable et inté-
ressant de choisir celle qui serait considérée comme maîtresse.
On n’est pas guidé, comme en France, par l’onomastique et la
tradition. Toutes les différentes branches d’un cours d’eau portent
ici un nom différent; les oueds n’ont pas d'état civil et ne naissent
pas officiellement en un point précis, comme la Loire au mont
Gerbier-des-Joncs. Comme critérium unique on a donc adopté
la longueur; il était impossible d’en trouver un autre; sur le débit,
les renseignements que nous possédons sont lacunaires et incer-