LIVRE III
HAUTS PLATEAUX
CHAPITRE I
ATLAS SAHARIEN
On essaiera d'analyser d’abord le socle continental, la grande
zone méridionale de l’Atlas saharien et des Hauts Plateaux, en
commençant par l’Atlas saharien.
On a déjà dit qu’il a des limites nettes du côté du Grand Atlas
marocain; il contraste avec lui par son altitude moindre de moitié;
et certainement aussi par l’âge beaucoup plus jeune de ses roches.
Ce vieillissement d’est en ouest le long de la chaîne, qui est
d’abord régulièrement progressif, s'accélère assez brusquement
dès qu’on arrive au Grouz. Il y a là surement de part et d'autre
du Grouz un changement soudain. Mais non pas essentiel à ce
qu’il semble. Le Grand Atlas marocain est encore très mal connu.
Pourtant, à considérer les cartes que nous en avons, il paraît
évident qu’il est un prolongement de l’Atlas saharien, et que ce
sont deux parties d’un même ensemble; on l’admet non seulement
d’après l'identité de la direction générale, mais aussi la direction
et l'agencement identique des parties, des éléments de chaîne.
Entre les deux, Atlas saharien et Grand Atlas, la différence serait
de décapage. Le Grand Atlas serait profondément éventré par
l'érosion jusqu'à des couches géologiques bien plus profondes.
À l'extrémité opposée on est en revanche parfaitement fixé.
Il est très connu que l'Atlas saharien se prolonge exactement
semblable à lui-même, sur le territoire tunisien.
Nous avons sur lui d'excellentes études; Ritter a décrit la partie