54 Dr. Ad. Hirsch à Neuchâtel.
lument faculatif, consisterait à constater, par une observation de quelques
jours, que les montres présentées par les fabricants marchent dans les
deux positions sans s'arrêter, et peut-être même qu'elles sont réglées à
une certaine limite, disons ä deux minutes près. Les montres qui au-
raient soutenu cette épreuve, seraient marquées d’un poinçon, qui en
donnant à l'acheteur une précieuse garantie — augmenterait naturelle-
ment la valeur de ces montres, et récompenserait ainsi pour le fabri-
cant largement les frais minimes et la perte de quelques jours. Sans
entrer dans plus de détails sur une telle mesure, très-facile à réaliser,
nous nous bornons ici à en émettre l'idée.
Si l’industrie suisse de montres n'a pas de difficulté à maintenir
sa position, il lui serait par contre très-difficile d'augmenter encore sa
production des montres de poche, car elle possède déjà actuellement tous
les marchés, et la concurrence en France, en Amerique et depuis quelque
temps en Allemagne se développe et a fait preuve de vitalité. Pour dé-
velopper d'avantage cette belle industrie nationale, une des plus impor-
tantes de la Suisse, il n’y a donc qu’un moyen : d'introduire les branches
qui ont été delaissées jusqu’à présent, notamment la chronométrie de ma-
rine et la pendulerie.
Quant à la première, nos artistes ont déjà fourni la preuve qu'ils
peuvent rivaliser avec les meilleurs fabricants étrangers pour la qualité
et la précision des montres marines; comme la main-d'œuvre est en Suisse
moins élévée qu'en Angleterre, il n'y a donc aucune difficulté d'intro-
duire chez nous la fabrication en grand des chronomètres de marine, sl
ce n’est la question des débouchés, devant laquelle nos industriels en-
treprenants qui ont su conquérir tous les marchés du monde pour les
montres, ne devraient par reculer. Notre position au centre du continent
offre bien un obstacle, mais qui n’est pas insurmontable; il s'est bien déve-
loppé en Suisse plusieurs, et parmi elles une des plus puissantes sociétés
d'assurance pour le transport maritime. Il suffirait que nos fabricants
trouvent comme agents dans les principaux ports des horlogers habiles,
auxquels les capitaines de marine puissent remettre au besoin les chro-
nomètres pour le nettoyage et le rhabillage. Et il vaudrait la peine de
faire des efforts dans cette direction; car on peut évaluer la production
annuelle des montres marines au moins à 3000, d'une valeur de deux à
trois millions de francs.
Bien plus important encore est la fabrication des horloges el pen
dules, dont nous avons évalué la valeur totale à 57 millions par an.
Or, cette grande industrie est pour ainsi dire inconnue en Suisse; et ce-
pendant nous possédons dans notre population horlogère, certes, des
ouvriers non moins habiles que ceux de la Forêt-Noire ou de Vienne;
personne ne doute que le travail de la pendulerie est plus facile que
celui des montres. D'un autre côté la belle industrie de bois sculpté de
l'Oberland prouve que la Suisse pourrait rivaliser avec l'étranger aussi