CHAPITRE LI.
Introduction.
Ge rapport ne peut-être qu'une esquisse du développement de l’in-
dustrie horlogère du canton de Neuchâtel, car il est bien-difficile de faire
une statistique commerciale et industrielle d’une industrie aussi consi-
dérable, de rapporter tous les perfectionnements qui se sont introduits
peu-à-peu, dans la fabrication des montres, toutes les variations dans
les genres que le commerce a exigées aux différentes époques, et toutes
les fluctuations de l'intensité de la fabrication qui ont résulté, soit des
mouvements politiques généraux, commme les grandes guerres de l’im-
pire, soit des influences qui ont modifié les circonstances économiques
des populations avec lesquelles notre commerce d'horlogerie était en ré-
lation.
Je dois me borner à montrer que la fabrique neuchâteloise a eu
sa vie propre; et que si elle a, d’un côté, emprunté au progrès général
des sciences, de la mécanique et des arts, une grande partie de son dé-
veloppement, elle a, d'un autre côté, fourni son contingent serieux et
abondant à ces mêmes progrès.
Si l’on faisait une histoire genérale de l'horlogerie, beaucoup de
noms suisses et parmi eux, des noms neuchâtelois, seraient inscrits dans
la liste de ceux qui ont développé l'industrie horlogère.
À chaque progrès serieux, on pourra signaler un nom suisse qui
y a pris part. Si ce n’est-pas à l'invention de ce progrès, ce sera au
moins, tantôt à son exécution exacte, tantôt à son exécution artistique
où économique.
C'est certainement un phénomène remarquable, de pouvoir mon-
trer que le peuple suisse, si petit, et sur un territoire dont une grande
partie est inhabitable et non susceptible de culture, ait pu produire au-
tant d'hommes remarquables et contribuer au progrès général comme
un grand peuple.
Pour le démontrer, dans le champ de l'industrie horlogère, je ne
citerai que deux faits.
Quand l’Academie des sciences de Paris, proposa la question
suivante.