Commerce.
Il est impossible de dire, où vont les montres neuchâteloises. En
1740 Richard, ses fils et ses élèves fabriquaient par an de 100 à 150
montres, qui se vendaient une à une aux couvents et aux habitants de
la Bourgogne, de la Faranche-Comté et de l'évêché de Bâle. Aujourd'hui à
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peu près les */s des montres passent la mer, ‘s reste sur le continent.
En 1820, un petit nombre de maisons seulement faisaient le commerce
de l'horlogerie, leurs chefs se bornaient à faire un voyage par année à
Paris, Londres, Leipzig et Bruxelles.
Les foires avaient pour la fabrique une grande importance. La
prospérité commerciale dépendait de l'intelligence et de la probité des
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égociants, qui servaient d'intermédiaires à nos établisseurs, et par leur
négligence, ils pouvaient mettre notre commerce et notre fabrication
dans des conditions ruineuses. Pour sortir de cet état précaire, la fa-
brique a dû trouver des débouchés directs.
Au commencement de ce siècle se formèrent les premières rela-
tions avec l'Amérique du Nord. Les succès obtenus sur ce vaste mar-
ché étaient, le plus souvent, brillants; mais il y a eu aussi des désastres
terribles.
Vers 1824, quelques maisons du Locle et de la Chaux-de-fonds
s'ouvrent des débouchés au Brésil. Des maisons du Val-de-Travers fon-
dent des établissements en Chine, et peu à peu les relations se rami-
fient dans l'Amérique du Sud, aux Antilles, en Californie, aux Phillipines,
dans les Indes et l'Australie.
En 1856, les principaux débouchés étaient : l'Europe, l'Amérique
et la Chine. Grâce aux communications fatiles, les débouchés dans les
dernières vingt années, ont augmenté considérablement, et les anciens
comptoirs à l'étranger ont pris une grande importance. En 1860 il se
vendait, au Brésil, au Pérou, au Chili 100 montres pour une que l'on
y vendait en 18924.
Pour rendre compte de l’ensemble de notre belle industrie et de
son commerce, il ne suffirait pas de faire des statistiques purement eom-
merciales et industrielles.
Il faudrait surtout rechercher quelles conséquences elle a eu sur
le développement économique, intellectuel et politique de notre popula-
tion.
Il faudrait faire un tableau de tout ce qui à été créé et développé
depuis que l'horlogerie existe chez nous, pour se faire une idée de l’in-
tensité de notre fabricatidn et du développement de notre commerce.
Comme un miroir réfléchit fidèlement l'image, le progrès écono-
mique, intellectuel et politique d'une population, est l'image de son ac-
tivité industrielle et de son énergie commerciale.