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10 Ernest Mercier de Lausanne. 
Il convient de citer dans cette catégorie une industrie très-répan- 
due en Allemagne et qui n'existe pas en Suisse, c'est le tannage et le 
finissage des peaux de chevaux dont certaines parties sont découpées 
en tiges de bottes et avant-pieds et qui, une fois bien corroyées, de- 
viennent imperméables et fournissent ainsi une chaussure excellente 
pour la campagne et à un prix bien inférieur à celles en peaux de 
veaux ou de vache corroyée. Les debris de ces peaux se finissent en 
lissé noir sur fleur et servent également à la confection des chaussures. 
Cette industrie existe surtout dans le Nord de l'Allemagne, elle 
était représentée par une quantité de fabricants qui presque tous font 
très-bien. 
Nous avons aussi remarqué de très-jolis cuirs pour sellerie et 
pour courroies. Les deux seules maisons allemandes qui sont en état 
de supporter la confrontation avec les fabricants français pour ces 
articles sont: 
1° la Actiengesellschaft für Lederfabrikation, vormals Ignaz 
Mayer à Munich, hors concours, parce que son directeur était membre 
du jury; ses cuirs jaunes et noirs ainsi que ses peaux de cochons pour 
sellerie sont d'une fabrication parfaite sous tous les rapports. 
90 G. Herrenschmidt & fils à Strasbourg, qui, outre leur excel- 
lent cuir à semelles, avaient exposé des cuirs pour courroies, pour sel- 
lerie, des peaux de veaux et vaches corroyées pour chaussures de troupe 
et de chasse qui ne laissaient rien à désirer comme bienfacture. 
On pourrait encore citer cinq ou six maisons qui font assez bien 
le veau ciré et qui prouvent que cette industrie fait des progrès en 
Allemagne, mais je crois inutile de le faire dans ce court rapport. 
L’Auntriche était bien représentée en cuirs pour sellerie et en 
courroies de tous genres. 
L'article pour chaussure qui, à mon avis, se fait le mieux en 
Autriche et Bohême et qui ne se fabrique pas du tout en Suisse, esl le 
cuir de vache corroyé, noirci, lissé, grené ou quadrillé pour bottes et 
fortes chaussures de campagne et de troupe. Gette fabrication se fait 
à la perfection en Autriche et en quantités énormes, presque entièrement 
pour la consommation du pays. 
On emploie pour cela des cuirs de vaches du pays ou des kips 
des Indes qu'on nourrit fortement en corroyerie et on obtient un pro- 
duit d’un porter agréable et d'une bonne durée. 
La fabrication du veau ciré pour l'exportation n'existe pas dans 
ce pays, la peau de veau pour chaussures se fabrique cependant en 
quantités assez considérables, mais uniquement pour la consommation 
du pays et d’après le système employé dans toute la monarchie, qui 
consiste à le graisser outre mesure, jusqu'à ce que la peau soit percée 
d'huile. Ce procédé lui donne de la souplesse, mais lui enlève tout le 
coup d'œil.