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Thédore de Saussure à Genève.
tiques que nous admirons encore aujourd'hui et que la postérité admi-
rera toujours. Mais la tendance dominante dans l'art était fâcheuse.
Au commencement du siècle actuel une réaction s'est produite
dans le sens opposé. On a cherché à en revenir aux compositions et
aux formes plus pures de l'antiquité et de la renaissance. Mais de ces
aspirations était résulté un art systématique et académique, empreint
d'une certaine froideur et d’une affectation aussi contraire -à la vérité
que la pompe et la manière des deux siècles précédents. Sat
De là une nouvelle réaction qui s’est manifestée dans la seconde pet
moitié de notre siècle. Au lieu de se complaire dans limitation impar- au
faite des anciens, l’art tente aujourd’hui de se rapprocher de la nature
et de la reproduire telle qu’elle est, sans chercher de guide ailleurs que ell
dans le sentiment individuel. vét
Peut-être la postérité reprochera à l’art de notre époque (et quel- mu
ques personnes le lui reprochent déjà) d’être tombé dans un réalisme les
exagéré. On dira qu'il a trop négligé l’idée pour s'appliquer avant tout gel
à perfectionner les procédés. Mais, alors même qu'il y aurait quelque
chose de fondé dans ces reproches, j'estime que, lorsqu'on pourra, dans éd
un avenir suffisamment éloigné, comparer les productions artistiques des de:
deux moitiés de notre siècle, on donnera nécessairement la palme à l'é
celles de la seconde moitié. C'est dire qu'à mon avis l'art est pour le or.
moment dans une période de progrès.
Maintenant l’art a-t-il suivi en Suisse le progrès général ou est-il lui
resté en arrière? C'est là ce que j'essayerai d'examiner.
La Suisse n’est malheureusement représentée à l'exposition de no
Vienne que par 8l exposants. Sur ce nombre quelques artistes de tes
mérite n'ont pas exposé leurs œuvres les plus importantes. D'autres ra
artistes, également fort estimés, ne figurent pas du tout à l'exposition. re
On peut donc dire que la Suisse ne s’y présente pas comme elle aurait de
pu le faire. Dans les salles d’autres pays, de la France en particulier, vil
je crois qu'aucune des œuvres les plus remarquables des meilleurs artistes qu
de ces pays ne fait défaut. Il est fâcheux qu'en Suisse les musées et
les particuliers, possesseurs d'œuvres artistiques de valeur, et les artistes FI
eux-mêmes n'aient pas mieux répondu aux appels très-pressants qui leur he
ont été adressés avant l'exposition. Il y avait là un acte patriotique à ap
accomplir qui, tout en relevant le bon renom de la Suisse, aurait pu ve
profiter directement à notre art national en attirant sur lui l'attention
du public européen. pe
Espérons qu'on le comprendra mieux, s’il se présente d’autres
occasions semblables. Pour le moment on ne peut raisonner que d’après re
ce qu’on à pu voir exposé à Vienne. D
Le groupe XXV a été très-judicieusement partagé en quatre sec- St
tions, la Ie comprenant l'architecture, le IIe la sculpture, la IIIe la pein-
ture et la IVe les arts graphiques. le
J'examinerai séparément ce qui rentre dans chacune de ces sections.