votes
II.
En ce qui concerne la rectification de l’air, cela nous entraînerait
trop loin d’en donner ici la théorie complète ou des indications
trop détaillées. En supposant connus les faits fondamentaux de
cette théorie, il suffit de remarquer que l’industrie actuelle de
l'oxygène ou de l’azote exige un fractionnement presque complet
de l’air à séparer.
Le moyen d’obtenir de tels résultats est le principe de la double
rectification. L’air est d’abord détendu dans une colonne inférieure
marchant sous une pression élevée, laquelle est déterminée par la
pureté qu’on désire obtenir pour l’oxygène. Les vapeurs qui montent
dans cette colonne sont épurées au point de vue oxygène par un
lavage au moyen du liquide formé dans le condenseur placé au-
dessus de la colonne. A l’intérieur des tubes de ce condenseur, les
vapeurs, qui ne contiennent presque plus d'oxygène, sont liquéfiées,
tandis qu’à l’extérieur de ces tubes l’oxygène s’évapore. Au bas
de la colonne inférieure, on obtient un oxygène liquide impur d’à
peu près 40%.
Comme le condenseur fournit plus d’azote liquide que la colonne
inférieure n’en exige pour le régime normal, l’excès est disponible
pour la colonne supérieure travaillant à une pression égale à la
pression atmosphérique augmentée des résistances des échangeurs
et des tuyauteries.
L’oxygène liquide venant de la colonne inférieure est introduit
dans la colonne supérieure à une hauteur convenable, l’azote liquide
en tête de la colonne; ainsi on obtient un azote gazeux dont la
composition est en équilibre avec celle de l’azote liquide venant
de la colonne inférieure. Donc, la pureté de l’azote produit — but
essentiel du procédé — est déterminée par la pureté de l’azote
liquide déversé à la tête de la deuxième colonne. D’ailleurs, la
quantité de cet azote liquide joue un rôle important. Il faut que
la colonne inférieure n’en consomme pas trop et qu’elle ne fournisse
pas l’oxygène impur avec trop d’azote, cette teneur en azote étant
la meilleure indication pour la consommation d’azote dans cette
colonne inférieure.
Il est bien clair que, pour obtenir un tel rendement, la construction
des plateaux de rectification — également pour la colonne infé-
rieure — est de première importance. Une construction ne donnant
pas les meilleurs résultats consomme dans cette colonne trop d’azote
et on n’en dispose plus d’une quantité suffisante pour la colonne
supérieure. [Il est intéressant de préciser qu'avec les plateaux
modernes on peut actuellement produire de l’azote titrant moins
de 0,01% d'oxygène, tandis que l’oxygène est produit simultanément
avec une pureté de 95% et plus.