Sur la Liquéfaction et la Décomposition
des Mélanges gazeux
par PH. BORCHARDT
Ingénieur en Chef de la Société Linde, Hüllriegelskreuth bei München
I.
En vous donnant ici un court exposé sur le développement des
méthodes de liquéfaction des gaz et de décomposition des mélanges
gazeux, ce m'est d’abord un devoir indispensable de vous remercier
vivement de vouloir bien m’accorder votre attention, vu que
la spécialité qui nous occupera aujourd’hui n’étant pas d’un
intérêt général, on ne pouvait compter qu’elle réunisse un aussi
grand nombre d'ingénieurs. Les températures très basses ne sont
le domaine que d’un nombre très restreint d’ingénieurs spécialistes
et, pour presque tout le monde, leur science reste voilée d’un léger
mystère.
Mais, pour ceux qui étudient la question d’une façon un peu plus
approfondie, ce voile mystérieux s’évanouit très vite, surtout
quand on comprend que d’une part la liquéfaction des gaz n’est que
la conséquence logique des méthodes de la technique frigorifique
et que, d’autre part, les lois bien connues qui régissent l’état des
gaz et des liquides dans la région des températures normales ou
élevées ne perdent rien de leur valeur quand on descend dans la
région de l’ultra-froid.
En effet, depuis les travaux classiques de Van der Waals, nous
ne connaissons plus de gaz permanents qui ne se liquéfient point ;
tous les gaz peuvent donc être traités dans le calcul d’une façon
identique, quelle que soit leur température, et c’est seulement par
la position des données critiques que les gaz se différencient.
L’équation de v. d. Waals peut servir pour tous les gaz, moyennant
une légère transformation.
En se rendant compte de ce fait, il ne sera plus étonnant qu'après