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de nombreux prédécesseurs, M. le Professeur Linde ait pu élucider
le fondement de la liquéfaction des gaz et créer le premier une
méthode pratique pour les liquéfier en faisant usage de la technique
scientifique qu'il avait appliquée auparavant aux machines frigo-
rifiques et aux procédés de refroidissement aux basses températures.
La théorie mécanique de la chaleur, s’appuyant sur les expériences
de Regnault et Amagat, et approfondie ensuite par les travaux
théoriques de (Carnot, Helmholtz, Clausius, Kirchhoff, Zeuner
(pour ne citer que quelques noms), lui ont permis de créer une méthode
technique pour la liquéfaction des gaz, en se servant surtout des
essais de Thomson-Joule sur la détente des gaz sans travail extérieur,
dont nous parlerons plus tard.
Après M. le Professeur Linde, c’est surtout M. G. Claude qui
a modifié et poussé en avant dans plus d’un sens les travaux du
premier en faisant usage de la détente avec travail extérieur pour
la liquéfaction des gaz et en construisant le premier un détendeur
qui travaillât d’une façon satisfaisante dans la région des tempé-
ratures très basses. Le deuxième mérite de M. Georges Claude
consiste en ce qu’il reconnut qu’on ne devait pas détendre le gaz
dans la région des températures trop basses, parce qu’il s’agit
d'éviter la liquéfaction du gaz à l’intérieur du cylindre du détendeur.
En effet, une telle liquéfaction ne causerait pas seulement le danger
des coups de liquide dans le cylindre, mais aussi empêcherait la
production d’un travail suffisant, parce que la contraction excessive
du gaz s’approchant de la saturation ne lui permet plus de trans-
mettre assez d'énergie au piston du détendeur. Cette difficulté a
été évitée par M. Claude en pratiquant la détente à une température
un peu plus élevée et en ne faisant passer par le détendeur qu’une cer-
taine partie du gaz à traiter, tandis que l’autre partie parcourt, sous
la pression initiale, un échangeur refroidi d’ailleurs par le gaz de
refoulement du détendeur. Dans ces conditions, le gaz sous pression
peut être liquéfié et le liquide est détendu par un simple robinet
comme dans le procédé Linde.
L’idée de M. Claude était sans doute de perfectionner l’effet
frigorifique très faible de la détente de Thomson-Joule, effet qui
est provoqué uniquement par les forces intérieures entre les molé-
cules du gaz se détendant. En se séparant, les molécules du gaz
produisent un travail contre les forces d’attraction et l’équivalent
de ce travail doit se traduire par un aba’ssement de température.
D'autre part, la détente avec travail extérieur provoque un
abaissement de température beaucoup plus énergique, au maximum
celui de la détente adiabatique d’après la courbe isentropique, le
gaz repoussant le piston contre la pression extérieure.
Pour la discussion de ces deux méthodes de liquéfaction, il faut
se représenter le diagramme qui donne la relation entre les diverses
OO et fn hp
OO, 0 4
ce