Full text: Traite de télégraphie électrique

  
110 TÉLÉGRAPHAIE 
admettre, quoique cette opinion soit assez répandue, que l’illustre 
savant anglais, avec lequel je n’ai eu jusqu'ici que de bons rapports, 
ait changé de sentiments à mon égard , depuis que j'ai eu l'honneur 
de prendre part aux travaux de la commission qui a présidé à 
l'établissement et au succès du télégraphe électrique dans notre 
pays. 
» Que se passa-t-il, en effet, entre M. de Konstantinoff et moi? Je 
l'ai dit dans ma lettre à l’Académie. Cet officier russe, arrivant 
d'Angleterre, avait pensé à un instrument destiné à mesurer la vi- 
tesse des projectiles dans différents points de la trajectoire; 
M. de Konstantinoff m’apprit qu’il avait parlé de ce problème à 
M. Wheatstone, circonstance que je n'ai pas tenue cachée, Mon 
intervention dans la construction de la machine a consisté dans 
l'application des moyens physiques et mécaniques dépendants de 
l’art que je cultive, et sur lesquels M. Wheatstone n'avait certai- 
nement rien publié, Au surplus , toute discussion à cet égard serait 
aujourd'hui superflue, puisque le physicien anglais critique mes 
procédés, et en propose d’autres qu'il croit être meilleurs ; je me 
permettrai de ne pas être de son avis : les expériences de Saint- 
Pétersbourg, dont j'attends les résultats, décideront beaucoup mieux 
que des critiques vagues ne pourraient le faire, si j'ai méconnu les 
difficultés du problème. Pour le moment, je me borne à une seule 
réflexion , elle mettra F Académie en mesure de prononcer un juge- 
ment éclairé sur ce fâcheux accident. 
» M. Wheatstone était à Paris en décembre 1844; un jour qu’il 
me fit l'honneur de venir diner chez moi, je lui montrai en pré- 
sence de M. Regnault, qui certainement se le rappellera , le dessin 
détaillé de la machine de M. de Konstantinoff ; cette communication 
loyale ne fut de la part de M. Wheatstone l’objet d'aucune obser- 
servation. » 
Faut-il conclure de cette réplique que la priorité d'invention du 
chronoscope appartient réellement à M. de Konstantinoff? Non, 
sans doute, et telle n’a pas été l'intention de M. Bréguet. Le savant 
artiste a voulu une seule chose , que l'accusation de plagiat ne pût 
pas l’atteindre. Et, en effet, s’il faut trouver un coupable, le cou- 
pable ne peut être que M. de Konstantinoff. Il était permis à 
M. Bréguet d'ignorer ce que M. Wheatstone avait conçu en 1840, 
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
    
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