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fois compensés par les services de toute nature qu'ils rendaient
sous Je rapport de la sécurité, de l'augmentation du trafic, des
économies du service, etc., etc.
On peut demander à cet admirable instrument beaucoup plus
que M. Coocke ne l’a fait. Lors de son dernier voyage à Munich,
M. Steinheil nous communiqua un plan très ingénieux et encore
plus utile. Il devait disposer la ligne télégraphique de telle sorte,
que chaque gardien de la voie, abaissant un levier au moment du
passage du convoi devant sa guérite, annoncerait ce passage aux
stations extrêmes , en faisant sonner les timbres de ces stations , ou
par d’autres signes de convention. En l'absence du gardien, le
convoi lui-même, par son roulement sur les rails, sonnerait plu-
sieurs coups, et constaterait de cette manière la négligence de l’em-
ployé. L'entrée dans la gare de l’une quelconque des stations, la
sortie, et par suite le temps du séjour seraient aussi signalés; de
telle sorte que, par cette merveilleuse disposition, les chefs du
mouvement Connaitraient à chaque instant la situation du convoi,
sa vitesse, le temps des stations, ete., ete. N'’est-il pas évident
qu'alors on verrait régner sur les voies de fer la plus parfaite régu-
larité, et sous ces conditions le télégraphe électrique ne nous appa-
raît-il pas comme un immense bienfait de la Providence accordé à
humanité au moment précis où un immense besoin se faisait sen-
tir, et où effrayés de la vitesse excessive des masses énormes
lancées sur les voies de fer unies comme la glace, le génie hu-
main méditait sur les moyens efficaces de dompter ces éléments
furieux , d'apprivoiser, si nous pouvons nous exprimer ainsi, ces
monstres farouches, de les transformer en serviteurs dociles ?
Nous ne savons pas si M. Steinheil, dans l'application du télé-
graphe électrique , sur le chemin de fer de Munich à Augsbourg ,
a réalisé son magnifique plan; mais un Français, M. Bréguet, a
imaginé et exécuté les appareils qui doivent résoudre, ou plutôt,
qui ont résolu la grande difficulté du problème : grâce à l'amitié
dont il nous honore, malgré la critique courageuse que nous
avions faite de quelques uns de ses essais, nous initierons dans
quelques instants nos lecteurs aux merveilles de son art.
Après ces préliminaires, qui, nous l’espérons, auront vivement
intéressé nos lecteurs, nous aborderons un sujet plus ingrat, la
vi
si: