296 FÉLÉG R À PHIE
rait à l'ouverture de la seconde horloge, il lui aura par là même
t'ansmis ce signal.
M: Ronalds ajoutait qu'au moyen d’un dictionnaire télégraphi-
que, on pourrait, par une seule décharge, transmettre un mot,
uue phrase entière : il estimait, en moyenne, à cinquante secondes
le temps nécessaire à la production du signal.
L'idée de maintenir les électromètres à l’état de tension , Ou d’é-
cart, et de se servir de leur retour à la verticale par la décharge de
la machine, pour exciter l'attention du correspondant, est éminem-
ment ingénieuse. M. Ronalds aurait complétement résolu le pro-
blème de la télégraphie, s’il n'avait pas rencontré sur sa route
deux obstacles insurmontables ; la difficulté d'établir entre les
deux horloges le synchronisme absolument nécessaire , et l'impos-
sibilité d'isoler suffisamment les fils qui doivent conduire l’électri-
cité ordinaire ou de tension.
Puisque nous avons été amenés à parler de conducteurs souter-
rains , profitons de cette occasion favorable pour donner à nos lec-
teurs des renseignements utiles et peu connus. Nous les emprun-
tons à une lettre que M. Bréguet a eu l'extrême bonté de nous
communiquer. Chargé comme l'on sait de tous les travaux qui ont
pour objet l'établissement des lignes de télégraphie électrique vo-
tées par les chambres, notre illustre artiste avait tenté vainementde
faire communiquer par des conducteurs souterrains les gares des
chemins de fer avec l'administration des télégraphes , au ministère
de l'intérieur. Désespéré de cet échec, M. Bréguet consulta le cé-
lèbre Jacobi, qui, disait-on, dans la ligne télégraphique qu’il a éta-
blie entre Saint-Pétersbourg et Çarskoe-Sélo , avait su éviter l’em-
ploi des fils suspendus au-dessus du sol. Voici la réponse à cette
consultation, nous n’en tairons qu’un mot qui nous donne bien à
penser.
« Le placement des fils conducteurs dans l'air n’est qu'un pis-
aller ; leur installation sous terre est le seul mode parfait ; mais je
considère comme une des fatalités de ma vie la nécessité où je me
suis trouvé de m'occuper de cet épineux problème,
» Comme, chez vous, il ne s’agit que d’une distance de 500 mè-
tres, je n’y trouve aueune difficulté. Vous pourriez, par exemple,