TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
Dans ce passage, le principe de la télégraphie électrique
est clairement et nettement énoncé: mais l'appareil pro-
posé par Ampère était trop compliqué pour passer dans
la pratique. D'ailleurs, avec leur intensité rapidement
décroissante, les piles alors connues ne pouvaient pas
suflire aux besoins d’une correspondance télégraphique
suivie. Avant de songer sérieusement à établir de longues
lignes télégraphiques, il fallait attendre que la science füt
en possession de piles à courants constants. Aussi de
longues années s’écoulèrent avant que le télégraphe an-
glais à aiguilles réalisàt d’une manière complète la pro-
position du physicien français.
Cependant, en 1834, MM. Gauss et Weber utilisèrent
l'idée d'Ampère pour établir un véritable télégraphe
électrique entre l'observatoire et le cabinet de physique de
l’université de Gœttingue. Un courant voltaïque transmis
par un fil métallique agissait sur un barreau aimanté
dont les oscillations lentes, observées avec une lunette,
fournissaient à ces deux savants les signaux nécessaires
pour une correspondance prompte et facile. C’est en
réalité à MM. Gauss et Weber que revient l'honneur
d’avoir démontré expérimentalement, mais seulement pour
de petites distances, la possibilité de la télégraphie élec-
trique.
En 1837, M. Alexander, d'Édimbourg, reprit de son
côté la proposition d'Ampère, et la réalisa sur une petite
échelle, en lui faisant subir une modification ingénieuse.
La transmission du courant était toujours établie par au-
tant de fils métalliques qu’il y avait de lettres et de signes
à reproduire, mais un conducteur unique ramenait l’élec-