APPAREIL À SIGNAUX DE M. BRÉGUET. 17
Nous avons vu que, dans les circonstances ordinaires,
l'appareil à signaux, comme d’ailleurs le télégraphe an-
elais à deux aiguilles, emploie deux fils pour la transmis-
sion des dépêches. IL ne faudrait pas croire cependant
que, pour le télégraphe français, l'existence de deux fils
sur la ligne fut une condition de nécessité absolue. On
peut très bien entretenir la correspondance avec un seul
manipulateur et un seul fil de ligne. Dans ce cas, les
signaux sont reproduits par une seule aiguille du récep-
teur et la transmission est forcément ralentie ; mais elle
est cependant encore très rapide et peut facilement four-
nir jusqu’à quatre-vingt-dix lettres par minute.
L'appareil à signaux est abandonné aujourd'hui ; il n’y
a donc pas utilité à reproduire ici son alphabet spécial.
A mesure que la télégraphie électrique a pris plus d’ex-
tension et d'importance, on a senti qu’il y avait nécessité
à soumettre la correspondance à un contrôle efficace :
telle est la véritable raison pour laquelle on a renoncé,
sur les grandes lignes, à l'emploi de l'appareil à signaux
et à tous les appareils qui ne conservent aucune trace des
dépêches, pour leur substituer le télégraphe Morse.
Il est maintenant facile de comprendre combien sont
injustes et peu fondées les nombreuses attaques aux( quelles
le télégraphe français à signaux a été en butte. En aison
du petit nombre d'émissions de courant nécessaires pour
passer d’un signal à l’autre, cet appareil est évidemment
supérieur à tous les télégraphes à cadran ; sous le rapport
de la rapidité de la correspondance, l'appareil anglais à
aiguilles peut seul lui être comparé.