282 CORRESPONDANCE TÉLÉGRAPHIQUE.
Calais. Dans une boussole à vingt tours de fil recouvert
l'aiguille est quelquefois déviée de 80 degrés, revient
lentement à zéro, passe du côté opposé, atteint la même
déviation, et regagne lentement le zéro de la graduation.
Ces oscillations alternatives d’un quart d’heure de durée
se montrent pendant deux heures, diminuent graduelle-
ment, et finissent par devenir insensibles. Il serait diffi-
cile d'indiquer les véritables causes de ces flux acciden-
tels, dont la périodicité est loin d’être bien établie.
Les lignes aériennes de l’Auvergne, et celles qui, en
Afrique, traversent l’Atlas, sont aussi soumises à des per-
turbations fréquentes du même genre. On se demande
si, dans ces régions montagneuses, ces courants acciden-
tels ne doivent pas être rapportés à un phénomène de
thermo-électricité. En effet, un même conducteur passe
successivement par de profondes vallées et des sommets
très élevés. À un moment donné, les points de jonction
des diverses portions du fil télégraphique étant à des
températures très différentes, des forces électromotrices
peuvent se développer, et la ligne peut être momentané-
ment transformée en circuit thermo-électrique.
Il résulte de certaines observations que les courants na-
turels acquièrent une grande intensité duns les pays vol-
caniques. Les conditions qui favorisent leur développe-
ment n'ont pas encore été bien étudiées.