320 CORRESPONDANCE TÉLÉGRAPHIQUE.
un vaste condensateur dont la lame isolante estreprésentée
par la masse de gutta-percha qui entoure le fil conduc-
teur. Les charges de noms contraires accumulées et rete-
nues par influence sur le fil conducteur et sur la surface
externe du câble sont fournies, la première par la pile, et
la seconde par les corps conducteurs environnants. Il est
facile de comprendre dans quel sens cette condensation
doit modifier la distribution de l'électricité et les phéno-
mènes du courant.
Les phénomènes de condensation ont été étudiés avec
beaucoup de soin par M. Guillemin (1): il a opéré sur
des câbles de 55 à 56 mètres de longueur que l’admi-
nistration a fait construire dans ce but; le conducteur
intérieur est un fil de cuivre d’un millimètre de dia-
mètre, revêtu d'une enveloppe isolante et recouvert
d’une lame d’étain qui représente l’armature extérieure.
On a assuré la continuité de cette lame d’étain en la liant
avec un fil de 4/3 de millimètre de diamètre. Pour s’op-
poser autant que possible au passage de l'électricité du
fil de cuivre à l’armature externe, on a enduit la surface
de la lame isolante d’une couche de vernis à la gomme-
laque avant de la recouvrir de la feuille d’étain. Quand les
câbles ainsi préparés, et tendus à l'air libre sur des fils de
soie, sont mis en communication avec le pôle positif d'une
pile de 36 éléments Bunsen par le fil intérieur, et avec le
pôle négatif par la lame d’étain, la perte est si faible,
qu'un galvanomètre sensible étant placé dans le circuii,
la déviation ne s’éleve pas à 1/4 de degré.
(1) Comptes rendus de l’Académie des sciences, 1860, t. LI, p. 554.