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fonctionner jusqu’à l’entier épuisement des métaux et des
liquides actifs en présence.— La terre oppose ainsi à la pro-
LIGNE TÉLÉGRAPHIQUE.
pagation du courant deux espèces de résistances : l’une
passive, la résistance à la diffusion, dont la valeur dépend
de la nature du terrain et de l’étendue des surfaces de
contact; l’autre active, due à la polarisation des élec-
trodes, suite inévitable de la décomposition des liquides
dont le sol est imbibé. La somme de ces deux résistances,
ou la résistance totale de la terre, varie nécessairement
en sens inverse de l’étendue des plaques métalliques en-
fouies et de la conductibilité des couches environnantes,
mais, pour une surface invariable de ces plaques et pour
un sol de nature donnée, elle conserve évidemment une
valeur constante et indépendante de la longueur de la ligne
télégraphique. Ajoutons d’ailleurs que, quand les commu-
nications sont bien établies dans un terrain humide, ou
mieux encore dans un cours d’eau naturel, la diffusion
s'opère avec une extrême facilité, et la résistance de la
terre est toujours très faible en comparaison de celle
d'une ligne télégraphique d’une certaine longueur.
Cependant, quelque minime qu’elle soit, l'expérience
prouve que, sur les lignes de peu d’étendue, la résistance
de la terre a une valeur sensible et appréciable. Mais,
comme sa valeur reste constante, son influence doit di-
minuer à mesure que le circuit électro-dynamique s’al-
longe, et devient négligeable quand la distance des-postes
correspondants s'élève à une centaine de kilomètres. A
l'appui de cette proposition, nous ne saurions mieux faire
que de citer les résultats de trois séries d'expériences exé-
cutées par M. Matteucci sur des lignes télégraphiques bien