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parler au stationnaire B, il retire du circuit son carillon,
et le remplace par une pile et par l'appareil télégraphique.
Alors l'appareil télégraphique reste immobile, tandis que
le carillon de la station B donne l’alarme.
D'après ce qu’on a vu plus haut touchant la solidarité
nécessaire des mouvements des aiguilles de deux de mes
appareils, c'est-à-dire des oscillations de leurs armatures,
il doit paraître surprenant que deux appareils semblables,
le télégraphe et le carillon, puissent se trouver dans le
même circuit, lun marchant, l'autre ne marchant pas.
Pour comprendre ce phénomène, il faut se rappeler ce fait,
c'est que le magnétisme temporaire du fer doux par l’ac-
tion du courant, ne prend tout son développement qu’après
un certain temps écoulé. Qu'on s’imagine maintenant que
dans deux appareils installés dans le mème circuit, le res-
sort de rappel de Fun A soit, hors de toute proportion,
plus fort ou plus tendu que celui de l'appareil B. Alors,
quand larmature de B aura déjà été attirée, l’aimant de A
n'aura encore acquis peut-être que la force nécessaire pour
faire équilibre au ressort; et le circuit s'étant ouvert en B
par le mouvement de l’armature, il n’est pas non plus
possible, en ce cas, que l’aimant de A acquière jamais
cette force. L’armature de A restera donc forcément im-
mobile, et le circuit constamment fermé de ce côté: il
s'ensuit que l'appareil B marchera seul. Une semblable
discordance peut encore se produire par d’autres causes
dont il sera question plus tard. Le moyen d’y remédier est
aisé à deviner. Il suffit pour cela de donner aux ressorts
des deux appareils les tensions convenables, à l’aide d’une
vis accessible du dehors. Mais, dans les carillons d'alarme,
c'est le contraire qu'on a fait; on a profité de la possibilité
d’un pareil désaccord pour pouvoir placer, dans le même
circuit, le télégraphe de la station A, qui veut se mettre
en correspondance, et le carillon de la station B, dont
le gardien doit être averti. A cet effet, le ressort des ca-