Le Lan
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Low V2
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La théorie permet de calculer les intensités du courant
dans les diverses portions d'un circuit ainsi ramifié de la
manière la plus complète, pourvu que l’on connaisse tous
les éléments de ces ramifications.
La théorie avait pareillement indiqué un moyen double-
ment économique d'établir un circuit entre deux points très
éloignés, comme Berlin et Paris. Ce moyen consiste à rem-
placer l’un des fils par laterre elle-même. Supposons en effet
qu'il n’y ait qu'un seul fil de métal étendu entre ces deux
points, et qu'à Paris son extrémité communique au sol par
une large plaque de métal plongeant dans la Seine, ou seu-
lement dans l'eau d’un puits, qu’à Berlin le pôle négatif de
la pile communique aussi à l'eau d’un puits, et, par suite,
aux eaux de la Sprée ; on comprend qu’à l'instant où le pôle
positif touchera l'extrémité du fil, le courant viendra, comme
tout à l'heure, de Berlin à Paris par le fil de métal; mais
qu’au lieu de retourner de Paris à Berlin par le second fil
qui n'existe plus, il s’en retournera par les eaux de la Seine,
de la mer du Nord, de l'Elbe et de la Sprée, et de plus, par
toutes les portions du sol dont la conductibilité est suffi-
sante pour lui livrer passage. On dit alors que la terre fait
partie du circuit, et l’on réalise ainsi une double économie
en ce que l’on évite la dépense d’un second fil et en ce que
la terre, à raison de l'énorme section qu’elle offre au cou-
rant, lui oppose bien moins de résistance que le deuxième
fil dont elle tient la place.
Ajoutons un mot sur les signes télégraphiques.
Le courant qui passe d’une manière continue dans un
circuit formé par deux fils ou par un seul fil et la terre,
ne produisant qu'un effet constant et uniforme, est peu pro-
pre à donner les signes essentiellement variés qui sont in-
dispensables à l'expression de la pensée. Il est donc néces-
saire detirer du courant des effets différents et de combi-
ner entre eux ces effets jusqu’à ce que l’on obtienne enfin
autant de signes qu'il en faut pour reproduire tout ce que
les langues humaines peuvent exprimer. On y parvient
d'ane manière très simple en interrompant le courant pour
le rétablir ensuite, et en disposant les choses pour que ces
alternatives donnent naissance à un mouvement de va-et-
vient plus ou moins rapide; pour cela, on introduit dans
le circuit un électro-aimant qui devient aimant pendant que
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