2 ESS AP SUR
a Les Anciens penfoient, à ce qu’il paroït, bien
différemment : ils avoient adopté la figure demi-
circulaire pour leursT héâtres ; ils n’en employoïent
pas d’autres, & il eft prouvé qu'ils ne s’y étoient
procuroit à leurs Speétacles. Par quelle raifon les
Modernes n’ont-ils pas auf adopté cette forme,
ou du moins établi, à limitation des Anciens , des
regles conftantes pour la compofition de ces édi-
fices? ou comment ont-ils pu fe flatter de quelque
fuccès en procédant arbitrairement à cet égard ?
Cependant , pour peu qu'on y réfléchiffe , 1l
ne femble pas difficile de découvrir quelles peu-
toute nécefliré pour bafe, la maniere dont s’ad-
] miniftrent les plaifirs que procurent les Specta-
cles dramatiques ou lyriques. Interrogeons-les ,
& voyons en quoi ils confiftent. Leur but n'eft-
il pas de réuflir , foit à émouvoir le cœur en
excitant la terreur & la pitié, foit à amufer
l'efprit par la-peinture des ridicules, #à deflein
deles corriger ? N’eft:1l pas de parvenir à charmer
à la fois les yeux & les oreilles, par la pompe du
Speétacle , par la magie des décorations, par la
vérité de action théâtrale, par le jeu des Ac-
teurs , par la beauté de leur voix, par le déve-
aflujéris, qu'à caufe des avantages marqués qu’elle
vent êtfe ces regles; car elles doivent avoir de
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