VIRGILE. • ïif
Veut-il décrire une coupe d’un travail précieux ? il y place les images de
deux astronomes :
Jn medio duo signa , Conon et quis fuit aller
Descripsit radio totum qui gentibus orbem ?
Les commentateurs sont divisés sur cet autre qui a décrit Eunivers ;
il semble que ce ne peut être qu’Eratoslhène qui le premier a donné
la mesure de la Terre et celles de ses diverses parties : on a pensé
que ce pouvait être Archimède, à cause de sa sphère céleste. La diffi
culté de l'aire entrer dans son vers l’un ou l’autre de ces noms , a sans
doute empêche Virgile de s’expliquer plus clairement.
L’Astronomie ne lui parait pas moins utile à l’agriculture qu’à la
navigation :
Prœtereà tàm sunt Arcturi sidera nobis
Hœdorumque dies servandi et lucidus anguis,
Quàm, quibus in patriam ventosa per œqunra vectis,
Pontus et ostriferi fauces tentantur Abydi
Haud obscura cadens mittet tibi signa Bootes ....
Ante tibi Eoce Atlantides abscondantur
Gnossiaque ardentis decedat stella coronae
Debita quàm sulcis committes semina....
At si non fuerit tellus fcecunda, sub ipsum,
Arcturum , tenui sat erit suspendere sulco....
Candidus auratis aperit cum cornibus annum
Taurus et averso cedens canis occidit astro ....
Les interprètes ne sont pas d’accord sur le sens de ce dernier vers.
Lalande a prouvé que les mots astro averso ne conviennent qu’au Tau
reau qui se lève la tète en bas et la dernière.
On trouve partout la belle description des zones, du zodiaque, des
poles , du Dragon et des Ourses :
Idcirco certis dimensum partibus orbem
Per duodena regit mundi Sol aureus astra.
Quinque tenent cœlum zonce, quarum una corusco
Semper sole rubens et torrida semper ab igni,
Quam circum extremœ dextrâ lœvâque feruntur
Caerulea glacie concretae atque imbribus atris ;
Has inter mecliamque, duce mortalibus ce gris
£ • Munere concessce divum et via secta per ambas
Obliquus quâ se signorum verteret ordo.
Mundus ut ad Scythiam, Riphceasque arduus arces
Consurgit, premitur Libyce devexus in austros.