466 ASTRONOMIE ANCIENNE.
« Le vulgaire des bramines croit que les éclipses sont occasionnées
» par l’intervention du monstre Rahou; ils joignent à cette idée d’autres
» détails également entachés d’ignorance et d’absurdité; et comme cette
» croyance est fondée sur des déclarations formelles contenues dans des
» ouvrages dont aucun Hindou pieux ne saurait disputer l’autorité divine,
» quelques astronomes ont expliqué avec précaution les passages de ces
a Livres, qui ne s’accordent point avec les principes de leur science. Lors-
» qu’il était impossible de les concilier, ils ont justifié de leur mieux des
» propositions que l’usage avait rendues indispensables, en observant
» que certaines choses indiquées dans les sastras pouvaient avoir été
» ainsi autrefois et peuvent être encore ainsi, mais que pour des vues
» astronomiques, il faut suivre les règles astronomiques. D’autres, plus
» hardis, ont attaqué et réfuté les opinions que la philosophie réprouve;
» ils ont dit qu’on n’a pu entendre autre chose par Rafiou et Cètou que
» la tête et la queue du Dragon, ou les nœuds de la Lune; mais ils ne
» nient pas la réalité de Rahou et de Cétou; au contraire, ils conviennent
» qu’il faut ajouter foi à leur présence dans les éclipses : on peut sou-
» tenir ces points comme articles de foi, sans préjudice pour l’Astro-
» nomie. »
Ceci rappelle les Préfaces de Copernic et quelques passages des Dia
logues de Galilée; il serait curieux de savoir qui, des Indiens ou des
Européens, a eu la priorité. Si deux peuples situés à d’aussi grandes
distances ont pu s’accorder en de pareilles inepties, sans se rien com
muniquer, comment n’auraient - ils pu avoir aussi, sans rien se de
voir, quelques idées plus saines, qui naissent tout naturellement de la
contemplation des astres et de leurs mouvemens? »
Ils regardent la Terre comme sphérique, et conçoivent le diamètre
partagé en 1600 parties égales ou yodjanas. Pour avoir le contour, on
se contentait anciennement de multiplier le diamètre par trois. Les mou-
ms prescrivirent de le multiplier par la racine de 10 , et ils en conclurent
la circonférence équatoriale de 5o5g yodjanas. Ce rapport est celui de
1 ; 3.1627, et il est donné par le Sourya Siddhanta. Cependant la Table
des sinus suppose 1: 3.14166. Dans les Pouranas, la circonférence de la
Terre est de 5oo 000 000 yodjanas. Pour expliquer cette différence, on
a recouru, comme parmi nous, à des yodjanas de différentes longueurs,
et l’on a dit encore que la Terre avait pu changer de grandeur. Nous
11’avons du moins pas encore été jusque-là.
* Pour trouver la latitude d’un lieu de la Terre, on observait le palabhâ