LIVRE TROISIÈME.
Développement de la fonction perturbatrice.
Dans les équations différentielles dont fintégration porte sur la dé
termination des coordonnées d’une planète comme fonctions du temps, on
donne, avec Lagrange, aux composantes des forces troublantes la forme
de dérivées partielles d’une seule fonction nommée fonction perturbatrice.
Cette fonction, symétrique par rapport aux coordonnées des diverses planètes
et ne dépendant, ni immédiatement du temps, ni des dérivées des coor
données, est néanmoins d’une nature tellement compliquée qu’il n’y aurait
aucun espoir de parvenir aux intégrales des équations du mouvement, ni
même à des valeurs approchées de ces intégrales, si l’on voulait retenir les
dérivées dont nous avons parlé sous leur forme primitive. Il en naît la
nécessité de développer la fonction perturbatrice d’une manière telle qu’on
en puisse détacher les termes exerçant l’influence la plus considérable et
qui, mis au lieu de la fonction totale dans les équations du mouvement,
les rendent intégrables au moyen d’approximations successives.
Déjà, plusieurs méthodes d’effectuer le développement dont il est
question sont mises en usage; mais, de ces méthodes, il faut, lorsqu’il
s’agit d’établir la théorie absolue d’une planète, éviter toutes celles qui
n’ont pas le caractère purement analytique. Il faut, en d’autres mots, pour
atteindre le but proposé, éviter les procédés d’interpolation et se restreindre
à n’employer qu’un mode de développement tel que les diverses quantités
variables d’où dépend la fonction perturbatrice, les fonctions diastématiques
et anastématiques non moins que les fonctions trigonométriques ordinaires,
soient mises, algébriquement, en évidence.
Parmi les méthodes purement anatytiques maintenant en usage, il suffit
de mentionner celle de Laplace, notablement perfectionnée par Poisson
Traité des orbites absolues. 4 l