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POTENTIALITES DES ANALYSES DE TEXTURE EN HAUTE
RESOLUTION SPATIALE POUR LA CARACTERISATION DE
PEUPLEMENTS FORESTIERS
(Préparation des missions SPOT 5 et 6)
Dominique GUYON, Jacques RIOM et Patrick MOREAU
INRA, Laboratoire de Bioclimatologie
BP 81 - 33883 VILLENAVE D’ORNON Cedex (France)
RESUME
Cette étude entreprise sur des peuplements de pin maritime du massif forestier landais dans le
Sud-Ouest de la France a pour but de rechercher la résolution spatiale, qui permette d'utiliser
l'information texturale pour caractériser leur structure forestière. Elle s'appuie sur l'analyse et
comparaison de la texture d'images obtenues dans le visible et le proche infrarouge et dont la
résolution varie de 1.67m à 20m. La texture est décrite à l'aide de variogranimes. Les
peuplements étudiés possèdent des caractéristiques dendrométriques très variées, estimées par
des mesures au sol. La texture d'image renseigne sur la dimension moyenne des couronnes, quand
elle est supérieure à la taille du pixel, mais également sur l'espacement entre couronnes et la
hauteur des pins. La texture dans le proche infrarouge est manifestement plus sensible que celle
dans le visible à la structure propre des pins et à la variabilité spatiale du contenu du sous-bois.
Cette information forestière reste perceptible tant que la limite de résolution ne dépasse pas 5 m
dans le visible et 10m dans le proche infrarouge.
MOTS CLES: résolution spatiale, texture, variogramme, visible, proche infrarouge, forêt.
KEYS WORDS: spatial resolution, texture, variogram, visible, near infrared, forest.
1 - INTRODUCTION
Les capteurs des futurs satellites SPOT 6 et 6 auront une résolution spatiale deux fois plus fine
que celle des instruments HRV actuels (10 et 20m). Cette finesse de résolution permet d'envisager
d'utiliser l'information texturale de l'image pour caractériser les peuplements forestiers, la
dimension au sol des pixels devenant voisine de celle des couronnes.
Dans le visible, la variabilité spatiale de la radiométrie des couverts forestiers résineux est
liée à la dimension des couronnes, tant que celle-ci n'est pas inférieure à celle de la tachèle, mais
également à leur taux de couvert et à la complexité de la canopée, c'est à dire la distribution
spatiale des arbres et de leurs dimensions (Cohen et al, 1990; Woodcock et al, 1988b). La
sensibilité de la texture à ces paramètres diminue avec la résolution. Mais à 20-30m, certains
types de structure forestière sont encore identifiables. Dans le proche infrarouge, la variabilité
spatiale du sous-bois peut également contribuer à la texturation de l'image (Guyon, 1985). La
direction de l'éclairement, comme la géométrie de la visée, influe sur la texture et elle est souvent
à l'origine de son éventuelle anisotropie en relation avec l'organisation du couvert (Woodcock et
al, 1988b; Guyon, 1985).
Dans ce contexte, le but de cette étude entreprise sur la forêt de pin maritime (Pinus
pinaster Ait.) des Landes de Gascogne (Sud-Ouest de la France) est de préciser:
Quelle information sur la structure des peuplements peut-on attendre de la texture
d'images acquises en haute résolution spatiale dans le visible et le proche infrarouge?
Quelle est la résolution optimale? ou, en d'autres termes, quelle est la limite de résolution
maximale, au delà de laquelle l'information texturale perd fortement de son intérêt forestier?
La texture de l'image est décrite à l'aide de variogrammes. D'interprétation facile et
reposant sur des hypothèses probabilistes réalistes, le variogramme constitue un outil d'analyse