Full text: Mesures physiques et signatures en télédétection

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nomenclature mise au point par Floret et Pontanier 
(1982), nous avons sélectionné les spectres de sols 
correspondant aux trois stades de dégradation de la 
steppe à Rhantherium. Le sol non dégradé a une 
surface de sable fin (symbole ( 2 ), fig. 2 ), le sol de 
milieu dégradé est limoneux avec une surface 
colmatée (symbole ( 1 ), fig. 2 ), le milieu très 
dégradé est caractérisé par un sol à croûte gypseuse 
affleurante (symbole (0), fig.2). Ces trois situations 
tranchées sont utilisées dans la simulation qui suit. 
Elles correspondent à des potentiels écologiques 
très différents, les situations intermédiaires se 
produisent bien évidemment au cours de la 
dégradation de la steppe 
3.2. Simulation de la variabilité spectrale des 
steppes 
La réflectance moyenne des surfaces des steppes, p, 
peut être considérée en première approximation 
comme la moyenne pondérée des réflectances de la 
végétation, p v et des sols, p s . Ce modèle linéaire 
simple utilisé pour chaque bande spectrale (éq.l) 
est assez bien applicable à la zone considérée, dans 
la mesure où a, la fraction de la surface occupé par 
les plantes, est faible. L'effet des ombres est 
négligé, ce qui revient à considérer le soleil proche 
du zénith au moment des mesures. Ce modèle nous 
permet de tester différentes situations où nous 
faisons varier l’état de dégradation des sols et de la 
végétation indépendamment, pour évaluer la 
contribution de chacun au signal résultant. 
p= a . py+ (l-a)Ps (éq.l) 
Les réflectances des trois types de surface de sol 
citées plus haut ont été combinés avec celles de l'un 
et l’autre des deux types de végétation sélectionnés. 
Le schéma de combinaison des valeurs entre elles 
est explicité sur le Tableau 1. Le chiffre symbolise 
l’état du sol ( 2 = bon, l=dégradé, 0 =sévèrement 
dégradé) , la lettre le type de végétation (V= 
végétation verte, S=végétation sèche), la taille de 
cette lettre exprime l’abondance (minuscule= 10 %, 
majuscule= 20 %), l’absence de lettre indique 
l’absence de végétation (sol nu). 
Tableau 1. Combinaisons de sois et végétation 
utilisées dans le modèle linéaire 
0% 
végétaL 
(sol nu) 
10% 
végétât, 
verte : v 
20% 
végétât, 
verte : V 
10% 
végétaL 
sèche : s 
20% 
végétaL 
sèche : S 
sol très 
dégradé: 0 
0 
0v 
ov 
0s 
os 
sol 
dégradé: 1 
i 
lv 
IV 
ls 
1S 
sol non 
dégradé: 2 
2 
2v 
2V 
2s 
2S 
N.B.:Les symboles sont ceux utilisés 
dans les graphiques qui suivent 
Cette simulation est assez grossière, mais permet de 
tester l’effet spectral de la diminution du couvert 
végétal (dégradation de la végétation) par rapport à 
celui de la dégradation du sol. 
Les valeurs de réflectance utilisées sont celles 
calculées pour Spot et Thematic Mapper, qui sont 
actuellement les deux seuls capteurs à fournir des 
données avec plusieurs bandes dans le visible, 
sensu stricto (Tableau 2). Le modèle utilisé nous 
servira ainsi à évaluer les possibilités de chacun des 
deux. Les valeurs dans les bandes spectrale ment 
proches sont très similaires, et dans la suite de la 
discussion chaque fois que nous nous référerons aux 
bandes TM, il est entendu que les résultats sont 
applicables aux bandes SPOT équivalentes, et 
inversement. 
Tableau 2. Valeurs de réflectance des sols et de la 
végétation dans les bandes TM et SPOT-XS (•/•) 
sol très 
dégradé 
sol 
dégradé 
sol non 
dégradé 
végétation 
verte 
végétation 
sèche 
TM1 
36.39 
19.35 
18.1 
12.76 
728 
TM2 
51.21 
33.6 
34.89 
18.28 
9.6 
TM3 
62.32 
45.15 
49.89 
21.57 
11.69 
TM4 
71.65 
52.15 
59.42 
41.07 
15.69 
XS1 
46.27 
30.37 
30.97 
17.24 
9.14 
XS2 
61.57 
44.54 
49.07 
21.53 
11.53 
XS3 
71.64 
52.15 
59.41 
41.1 
15.7 
Une façon simple et classique de comparer les 
valeurs de réflectance obtenues par le modèle décrit 
est de calculer la moyenne des quatre canaux, la 
"brillance” (comparable à l’albédo), et l’indice de 
végétation (NDVI). 
4. DISCUSSION 
4.1. Inadéquation de l’albédo et du NDVI 
Sur la figure 3 l’albédo (brillance) présente une 
large gamme de variation, il augmente 
systématiquement lorsque la végétation diminue, 
sans que cela soit un critère suffisant pour indiquer 
une dégradation. En effet, celle qui correspond au 
passage du sol 2 au sol 1 se traduit par une baisse 
de réflectance, il peut donc y avoir des effets 
contradictoires. Par ailleurs, l’albédo est difficile à 
mesurer avec précision, il est très sensible aux 
variations d’éclairement et aux effets angulaires 
(ombrage des sols par les touffes de végétation). 
Par définition, les rapports de canaux y sont moins 
sensibles, comme nous l’avons montré dans le cas 
de sols arides d’Arizona (Escadafal et Huete, 
1991b).
	        
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