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4. DISCUSSION
A la lumière des résultats obtenus, trois questions peuvent être discutées ou approfondies :
- le choix d’une analyse des réponses spectrales simplement en luminance et non en réflectance
- la portée de la méthode retenue pour proposer un modèle prédictif
- le décalage temporel entre les analyses de matière organique pratiquées (1992) et la date d'acquisition
de l'image (1984).
4.1. Analyse des réponses en luminance
L'application visée par ce genre d'étude est l'opérationnalité : tester le pouvoir de discrimination relative des
bandes MIR pour la détection des taux de matière organique. Nous n'envisageons pas de retour aux données
de spectroscopie en laboratoire. C'est pourquoi nous avons travaillé en luminance.
Nous n'avons pas recouru à des corrections atmosphériques puisque, sur une seule date
d'observation, c'est la variabilité spatiale des sols qui est étudiée : dans ce cas, les corrections atmosphériques
ne modifieraient pas les résultats. Celles-ci pourraient présenter par contre un intérêt dans le cadre d'un suivi
multi-temporel. De telles corrections seraient par conséquent envisageables dasn le cas d'une comparaison
multi-temporelie pour analyser la décroissance des taux.
4.2. Portée de la méthode
Il faut noter que l'objectif de l'établissement de ces régressions multiples n'a pas de vocation explicative et est
uniquement de pouvoir prédire les taux de matière organique dans un contexte donné. Nous devons alors
supposer que notre échantillonnage est représentatif de l'ensemble des liaisons entre les différents paramètres.
Ainsi une connaissance cartographique préalable du milieu apparaît indispensable afin de couvrir la gamme
des situations pédologiques possibles, et toute tentative d'application de ces résultats à d'autres unités
pédologiques risquerait d'être entachée d'erreur.
Enfin, il convient de relativiser la portée de ces résultats en ce qui concerne l'interprétation
des coefficients de régression partiels, en raison des corrélations observées entre les variables explicatives.
4.3. Décalage temporel
L'image TM est de 1984. Les données de terrain ont été acquises sur 90 parcelles au cours des années 1991 et
1992. Il apparaît donc un décalage de 7 à 8 années entre les données TM et les données sol. Les travaux
actuels (Arrouays et Pelissier, 1994a) sur la dynamique de disparition des matières organiques de ces sols sous
monoculture intensive font ressortir le point suivant : la mise en monoculture se traduit par une chute rapide
des taux lors des premières années, puis par une décroissance beaucoup plus lente lors des années suivantes
(Fig- 7).
Figure 7
Arrouays D., et Pelissier P., 1994a