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Persönliches.
L’on sait que l’observatoire de Malte a été consumé par le feu
quelque tems après, avec tous les papiers etc On croyait par
conséquent en France, les observations de cette comète irrévoquablement
perdues. Mais comme les deux observations rapportées de cette comète
ne s’accordaient pas avec les élémens de l’orbite que M. D’Angos en
avait donné, M. Burckhardt s’est donné beaucoup de peines, pour tirer
de ces deux observations, moyennant quelques suppositions vraisemblables,
des élémens que je placerai ici a côté de ceux du chevalier D’Angos.
No. I
No. Il
No. III
Cher D’Angos
Avril 9
1784 Tems du périhélie Mars 11. 8 h
Mars 9. 7 h
Mars 10.0 h
21 h 16' 46"
Longitude du périhélie
5 S 0°
4 S 13°
4 S 17°
10*28° 54'57"
Longitude du noeud
I s 25°
I s 12°
I s 5°
2* 26° 52' 9"
Inclinaison de l’orbite
26°
64°
84°
47° 55'10"
Distance du périhélie
0,6821
0,5857
0,6377
0,650 531
Mouvement
directe.
directe.
directe.
rétrograde.
L’on voit qu’aucune des orbites de M. Burckhardt, n’a la moindre
ressemblance avec celle du chevalier D’Angos. Dans l’orbite No. I,
M. Burckhardt suppose, que dans les deux observations du 11 et du
15 avril, la comète avait été à égale distance de la terre. Dans celle
côté No. II, la comète ayant parue un peu plus lumineuse le 15 avril,
il l’a supposée £ plus près de la terre, et comme cette seconde orbite
avait quelque similitude avec celle de la comète de l’an 1580, M. Burck
hardt fut d’autant plus curieux d’apprendre quelques particularités sur
ces observations, qui auraient pu lui donner quelques lumières; il s’adressa
pour cela à M. De Lambre, qui écrivit à M. D’Angos. Celui-ci répondit,
qu'il n'avait sauvé de l’incendie de l’observatoire de Malte que son
journal météorologique, dans lequel sous la date du 22 avril 1784, il
n’avait trouvé que l’observation d’une lumière zodiacale, sans qu'il y
soit fait mention de la comète, d’où il concluait que le 22 avril la co
mète n’avait plus été visible. C’est dans cette dernière supposition que
M. Burckhardt calcula l’orbite No. III.
Mais ce que les astronomes, et le chevalier D’Angos lui-même
avaient cru irrévoquablement perdu (Ce dernier redoutant les recherches
de M. Burckhardt, ne fit peut-être que semblant de croire à cette
perte) a été sauvé depuis long-tems, et depuis long-tems il avait été
imprimé dans un journal publié à Leipzig Magazin pour les mathé
matiques pures et appliquées. On le trouvera dans le I er Cahier de
l’an 1786, page 132, sous ce titre: Observations du chevalier D’Angos,
et détermination de l’orbite de la seconde comète qui a parue en 1784
découverte par lui-même, tirées d’un mémoire écrit de la main du che
valier. M. D’Angos donne les observations suivantes pour les siennes,