Troisième et dernière Séance
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de manière à pouvoir opérer aussi bien sur l'ultra-violet que sur l’infra
rouge. Cette chambre, portée par un support fixe indépendant, restera
fixe pendant toute la mesure. Eclairant le collimateur par une source
convenable S qui donne un spectre de lignes, on obtient sur la plaque
photographique le spectre de cette source. Il reste à trouver les dévia
tions correspondant aux diverses lignes de ce spectre. Pour cela, on
imprime sur la même plaque, et sans toucher à la chambre photogra
phique, des repères correspondant à des déviations connues. Le prisme
étant enlevé, on donne successivement au collimateur diverses orientations
connues, et dans chacune d'elles on fait une pose photographique en
prenant une source quelconque (puisqu’il n’y a plus de dispersion). Sur
le cliché développé, on a le spectre, ainsi que les diverses images servant
de repères; en mesurant les positions de ces diverses lignes au moyen d’un
comparateur on obtient, par interpolation, les angles de déviation corres
pondant aux diverses radiations de la source S. Une seule pose photogra
phique donne les éléments nécessaires pour la mesure des indices corres
pondant à toutes les radiations visibles et invisibles.
Un point important reste à régler : Quelles radiations faut-il choisir
comme repères ? Ce choix doit être fait de telle manière que les radiations
soient à peu près régulièrement réparties dans le spectre et que les mesures
se fassent facilement. Il importe surtout qu’il y ait entente entre les
fabricants de verre, de telle manière que la comparaison des verres de
différentes provenances soit facile sans obliger à des interpolations fasti
dieuses. On sait qu’une telle entente s’est facilement établie pour les radia
tions visibles, en utilisant les repères choisis par Abbe (1); pour les radia
tions ultra-violettes et infra-rouges, qui ne figurent pas encore dans le
catalogue des verriers, aucune proposition n’a été faite; l'Institut d’Optique
examine en ce moment la question (novembre 1934). Dans l’ultra-violet,
les raies de mercure paraissent donner de bons repères; dans l’infra-rouge,
on envisage l’emploi d’une raie du sodium, de quelques raies du calcium et
peut-être de raies de l’argon ».
M. Gutkowski demande si l’auteur a fait des mesures de transparence.
M. Fabry répond que les verres sur lesquels il travaillait ne semblaient
pas avoir un coefficient d’absorbtion très considérable et qu’en consé
quence, les mesures ne s’imposaient pas à lui dans ce cas.
M. Gutkowski ajoute qu’il a posé cette question parce qu’il a souvent
été embarrassé sur ce point par ses objectifs.
(1) Cette entente tacite, qui a été complète pendant 40 ans, est maintenant un peu moins par
faite. L'expérience a montré que certaines additions et substitutions étaient désirables dans la
série établie par Abbe ; malheureusement les fabricants de verre n'ont pas adopté exactement la
même série. Une nouvelle série serait vivement désirable.