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Commission 2
et la consommation n’est pas nécessairement proportionnelle à l’altitude.
Deux cas d’ailleurs sont à envisager : 1°) Simple montée; 2°) Travail
photographique à une altitude déterminée. Le graphique de la Fig. 5
donne d’ailleurs (courbes 1 et 1 bis) un ordre de grandeur des consom
mations théoriques, pour une montée à 10.000 mètres d’un part, pour
effectuer un travail à 7.000 mètres d’autre part. Les courbes 2-2 bis et
3-3 bis donnent les débits respectifs des inhalateurs « Aéra » et « Gourdou »
après réglage. Comme on le constatera facilement, les différences d’ordon
nées accusent des excédents de consommation et nous font préférer la
conception «Aéra». La courbe théorique du Docteur Garsaux s’infléchit
davantage aux environs de 8.000 m., car c’est à partir de cette altitude
qu’il convient de distribuer largement l’oxygène. L’inhalateur idéal
serait en somme celui dont la courbe de débit se rapprocherait le plus
de celle courbe théorique en ménageant bien entendu une marge de
sécurité.
Pour clore ce chapitre sur les dépressions atmosphériques, nous dirons
rapidement quelques mots sur l’inhalateur « Aéra » et sur le « Scaphandre
aérien ».
a) Inhalateur « Aéra » (Système Munerelle). Cet inhalateur d’oxygène
est un appareil à débit entièrement automatique. Il comporte les organes
principaux suivants entièrement distincts: un détendeur avec manomètre,
un tiroir distributeur, des capsules barométriques, un indicateur de débit
et une clé de secours. C’est un appareil dans lequel la différence de pression
qui produit l’écoulement du gaz est sensiblement constante, mais dont la
valeur peut légèrement différer suivant les conditions de réglage. L’orifice
par lequel se fait cet écoulement est variable et sa section est réglée par
le déplacement, convenablement amplifié, des capsules sous l’influence
de la variation de la pression atmosphérique avec l’altitude. Le détendeur
ramène la pression de la bouteille d’oxygène à une valeur constante, un
peu supérieure à celle de la pression atmosphérique. Le tiroir, à ouver
ture variable, dont la position dans son cylindre est commandée par un
ensemble de capsules barométriques, règle automatiquement le débit d’oxv-
gène en fonction de l’altitude. L’appareil possède divers accessoires :
appareil de débit gradué en litres à l’heure; commande de secours à la
main, manomètre, robinet-pointeau. Une observation importante est à
mentionner au sujet de l’entretien : N’introduire en aucune circonstance,
ni huile, ni graisse, sous risque d’explosion (Fig. 6 ).
Le cas s’est produit au cours de la récente mission de Tiaret et, après
enquête, les causes de l’explosion (qui heureusement s’est produite avant
l’envol) ont été attribuées à un dépôt d’huile provenant de la carlingue et
qui s’est déposée accidentellement sur le détendeur.