Première séance
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qu'au point de vue économique elle est supérieure à tout autre procédé
lorsqu’il s’agit d’objets riches en détails, surtout des clochers élevés. On
ne saurait douter des possibilités absolument nouvelles qu’ouvre la stéréo-
photogrammétrie dans le domaine des levers architecturaux, étant donné
surtout ce fait important que, dans les appareils modernes de restitution,
les directions des axes optiques des chambres de prise de vues peuvent
pratiquement être absolument quelconques.
La Bildstelle d’Etat de Berlin (1) insiste sur ce fait que, grâce à l’emploi
de plaques de grand format (40 x 40), on fait apparaître plus de détails,
même des traces de ciselage sur les pierres et autres détails semblables,
et que les appareils de prise de vues et de restitution employés par elle
sont extrêmement bon marché et de maniement simple. Elle reconnaît
cependant la supériorité de la stéréophotogrammétrie au point de vue
de la précision.
Par contre, on doit mettre à l’actif de la stéréophotogrammétrie ce
fait que la restitution permet d’effectuer avec facilité des mesures sur des
coupes longitudinales et transversales, ce qui, par le procédé photogra
phique à la planchette, ne peut se faire que très difficilement et avec une
précision beaucoup moindre. Or. les déviations de la verticale sont, dans
le cas d’affaissements, d’une importance particulière. C’est ainsi que, par
exemple, la situation de la pointe de la tour de la cathédrale de Constance,
haute de 75 m., pourrait être déterminée à environ 2 cm. près et ses
déplacement ultérieurs suivis à l’avenir.
La protection et l 'entretien des monuments exigent un lever prompt
des monuments que l’on veut préserver de la ruine, ou dont on veut fixer
le plan si la ruine est inévitable.
L 'étude des monuments exige que ces plans soient publiés dans des
délais rapprochés.
Le lever photographique des monuments par la méthode de la plan
chette n’a réalisé jusqu’à présent qu’un progrès lent à ces deux points de
vue. Si l’on veut que ce progrès soit beaucoup plus rapide, il faut que Von
recoure à la stéréophotogrammétrie .
Je voudrais formuler ici encore un autre vœu. Les médecins ont leurs
reslituteurs à eux, qui sont d’un maniement aisé et sur lesquels ils tra
vaillent volontiers et avec goût. Les autorités policières sont, depuis peu,
dans la même situation. Pareillement, il est désirable que les architectes,
eux aussi, soient dotés d’un appareil conçu pour leurs besoins et construit
uniquement en vue du « cas normal général » On pourrait par là contri
buer notablement à éveiller leur intérêt pour la stéréophotogrammétrie,
(1) Office de photogrammétrie architecturale, qui travaille en principe par la méthode de l’in
tersection graphique