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SYMPOSIUM PHOTO INTERPRETATION, DELFT 1966
Utilité socio-économique des recherches entreprises
Le cheptel d’Afrique Occidentale peut être évalué à 6.000.000 de bovins;
12 à 13.000.000 d’ovins et caprins; 400.000 chameaux, 200.000 chevaux et
600.000 ânes. Mis à part de petits troupeaux de bovins élevés près des villages
dans les zones soudano-guinéenne et guinéenne, la majeure partie de ce cheptel
est exploité en élevage extensif nomade ou transhumant.
Les bovins et les ovins sont exportés sur pied ou en carcasses vers les lieux
de consommation. Le lait est exploité par les nomades en majeure partie pour
leur propre consommation, ils en vendent une partie sous forme de lait acidifié
ou de beurre. Les chameaux de la zone sahélienne, les chevaux et les ânes sont
employés comme animaux de bâts et de boucherie.
Le cheptel constitue pour les nomades et transhumants le seul moyen d’ex
ploiter les pâturages des savanes et steppes des zones sahélienne et soudanienne.
Dans ce type d’éxploitation, le rythme est déterminé à la fois par l’alternance
des saisons sèches et humides et le régime des fleuves dont la décrue rend
accessible de très grandes surfaces de pâturages d’excellente qualité, inutilis
ables à la période des inondations. Vouloir passer immédiatement de cet
élevage extensif qui n’est pas sans qualités à un élevage intensif ne tiendrait
pas compte des réalités.
Les cultures fourragères et l’exploitation intensive d’un bétail laitier doit se
limiter aux zones à haut pouvoir d’achat dans lesquelles les aménagements
hydro-agricoles peuvent être rentabilisés. On peut envisager que les zones
sahélienne et soudanienne produiront dans l’avenir des animaux qui seront
finis dans des périmètres aménagés.
Pour permettre une utilisation rationnelle de l’immense capital que repré
sentent les savanes et steppes de la zone intertropicale, nous avons orientés nos
recherches vers la découverte d’une méthode d’évaluation des qualités et de la
valeur fourragère des pâturages dans les zones d’élevage extensif. De la connais
sance du potentiel en pâturages d’une région, il est alors possible de définir une
politique d’exploitation des ressources fourragères et de faire une planification
des investissements à réaliser: la localisation de points d’eau; la localisation
des abattoirs, des ranches d’embouche; la définition des programmes d’util
isation des pâturages; la modification du rythme des transhumances.
Méthode de travail
Des études sur les pâturages naturels conduites dans les zones sahélienne et
soudanienne d’Afrique de l’ouest nous ont amenés à utiliser les techniques de
la photo-interprétation afin d’accroître le rendement des phytosociologues
spécialisés dans les études de pâturages tropicaux.
Trois étapes sont nécessaires pour l’exécution de ces travaux.
1 Etablissement (Tune maquette au 1/200.000
Le spécialiste de photo-interprétation utilise pour son travail les photos au